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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Après l’affaire Michael Rousseau: des profs de français à la rescousse d'Air Canada

L’entreprise semble vouloir redorer son image après l’affaire Michael Rousseau

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Olivier Bourque

2022-08-10T04:00:00Z
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Très critiquée depuis l’affaire Michael Rousseau pour le manque de français dans ses rangs, Air Canada cherche maintenant des professeurs pour enseigner la langue de Molière à ses employés, a appris Le Journal. 

• À lire aussi: Pierre-Olivier Zappa: retour sur la controverse entourant le PDG d'Air Canada

• À lire aussi: Le patronat doit en faire beaucoup plus pour la protection du français

Dans des offres d’emplois publiés sur plusieurs sites, le transporteur tente de dénicher des candidats «spécialisés dans l’enseignement du français langue seconde aux adultes». 

Les candidats choisis vont travailler de Montréal où est situé le siège social de la compagnie aérienne, mais ceux-ci devront se déplacer un peu partout au Canada pour assurer les formations. 

«Bien que les cours se donnent présentement virtuellement, le candidat choisi devra être prêt à voyager dans les différentes bases de St. John’s à Vancouver», est-il écrit dans une offre consultée par Le Journal.

Selon une source bien informée, cela faisait un certain temps qu’Air Canada avait procédé à des embauches de formateurs en français. La compagnie souhaiterait recruter plusieurs candidats. 

Par courriel, Air Canada n’a pas donné de détails sur sa stratégie et a affirmé publier des offres variées dans ses efforts de recrutement. 

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Il faut dire que la compagnie aérienne a été échaudée lors des derniers mois après le passage catastrophique de son dirigeant, Michael Rousseau, devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

Pas assez de cours en ce moment

Le patron du transporteur avait alors été incapable de répondre en français aux questions des journalistes. Depuis, M. Rousseau suit des cours intensifs pour apprendre la langue officielle du Québec.  

Au printemps, devant le comité des langues officielles, Air Canada s’était vantée d’avoir offert 130 000 heures de cours en langue seconde depuis 2015, ce qui n’avait pas impressionné les parlementaires. 

Certains avaient fait remarquer que cela équivalait à un peu plus d’une heure par année pour les 10 000 employés souhaitant devenir bilingues.  

«Je suis estomaqué! C’est une loterie recevoir des cours chez Air Canada! C’est inacceptable!», avait d’ailleurs lancé le député conservateur Jacques Gourde. 

Efforts insuffisants

Selon John Gradek, ancien cadre chez Air Canada et chargé de cours à McGill, la compagnie aérienne devra d’ailleurs faire beaucoup plus d’efforts.  

«Ils veulent démontrer qu’ils prennent la question du français au sérieux, mais ce n’est pas assez», a-t-il estimé en entrevue avec Le Journal. 

«Ça fait des années qu’Air Canada donne des cours, mais on voit encore que les gens utilisent l’anglais. Quel pourcentage de temps les employés utilisent le français au bureau? Ça va prendre un audit et des données concrètes», a expliqué le professeur.  

Air Canada est assujettie à la Loi sur les langues officielles et doit assurer un service dans les deux langues. Le transporteur cherche d’ailleurs aussi des professeurs d’anglais. 

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