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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Air Canada: les agents de bord désertent leurs postes et disent non à l’arbitrage d’Ottawa

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Photo portrait de Julien McEvoy

Julien McEvoy

2025-08-15T16:05:27Z
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La crise s’aggrave chez Air Canada alors que des agents de bord désertent leurs postes par peur d’être bloqués à l’étranger, forçant l’annulation de vols à la dernière minute pendant que le syndicat maintient son refus catégorique de l’arbitrage d’Ottawa.

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«Ça va être un non pour l’arbitration», a confirmé au Journal Nathalie Garceau, porte-parole du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), moins d’une heure avant l’ultimatum fixé par Ottawa.

La ministre de l’Emploi Patty Hajdu avait accordé au syndicat jusqu’à vendredi midi pour répondre à la demande d’arbitrage exécutoire d’Air Canada.

La compagnie aérienne n’a donné aucun signe de vie depuis jeudi soir.

«On est au Sheraton Gateway à l’aéroport de Toronto. On a notre salle, on a notre war room, puis on attend qu’Air Canada vienne négocier», indique la porte-parole syndicale.

Air Canada a quitté la table mardi, a encore dit le SCFP vendredi.

Le bordel

Des passagers prêts à embarquer pour la Guadeloupe ont vu leur vol annulé vendredi matin à l’aéroport Montréal-Trudeau quand les agents de bord ne se sont tout simplement pas présentés. Ils ont utilisé des journées de maladie pour éviter d’être coincés à l’autre bout du monde.

«Ce sont des mères et des pères de famille et ils refusent de payer 5000$ pour revenir à leurs frais», résume Nathalie Garceau.

Air Canada aura annulé 500 vols d’ici la fin de la journée, vendredi. Samedi, à 1h du matin, ce sera l’arrêt complet.

À l’aéroport de Québec, 30% des vols risquent d’être touchés, soit 1000 passagers quotidiens dans l’incertitude. C’est beaucoup plus à Montréal.

Mauvaise foi dénoncée

Le syndicat accuse Air Canada d'avoir «planifié» sa sortie des négociations pour forcer l'intervention d'Ottawa. Le SCFP révèle dans un communiqué publié vendredi qu'Air Canada a fait sa demande d'arbitrage le 12 août «à l'insu du syndicat», le même jour où elle a quitté la table.

«Air Canada semble avoir anticipé l'intervention gouvernementale et a choisi de suspendre les discussions, contrairement à son obligation légale de négocier de bonne foi», dénonce le SCFP.

Le syndicat invoque l'article 107 du Code canadien du travail et demande à la ministre Hajdu de «fermement rejeter» la demande d'arbitrage d'Air Canada. 

«L'intégrité du processus de négociation dépend de négociations libres sans ingérence indue», plaide le SCFP.

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