Air Canada: le français du PDG Michael Rousseau s’améliore, assure Legault
Le premier ministre avait vivement dénoncé ses propos en 2021


Patrick Bellerose
En «colère» il y a dix-huit mois devant son refus d’apprendre le français, François Legault assure que le PDG d’Air Canada, Michael Rousseau, a fait depuis d’importants progrès.
Le premier ministre caquiste a rencontré M. Rousseau à ses bureaux en privé, lundi matin, afin de discuter «de projets économiques et de l’importance de protéger le français au Québec».
La rencontre s’est déroulée en français et en anglais, même si François Legault a refusé de dévoiler dans quelles proportions.
«Je peux vous dire quand même que M. Rousseau, d’abord, il suit des cours à tous les jours, chaque jour, il suit des cours de français. J’ai trouvé que son français s’était beaucoup amélioré», a assuré le premier ministre.
Assujettie à la loi 101
De plus, Air Canada a récemment accepté de se soumettre à la loi 101, même si son statut d’entreprise de compétence fédérale ne l’y obligeait pas. Le transporteur aurait pu choisir de se plier plutôt à Loi sur les langues officielles, jugée moins contraignante.
«C’est quand même un grand geste, même si c’est une entreprise à charte fédérale, ils ont accepté de s’assujettir. Puis je pense qu’on a eu une bonne discussion là-dessus. Je pense qu’il faut comprendre que le français sera toujours vulnérable au Québec et qu’une entreprise importante comme Air Canada, qui a son siège social à Montréal, doit travailler en français», a fait valoir M. Legault.
Rousseau et le français
Michael Rousseau a causé la controverse en novembre 2021 après avoir prononcé un discours presque exclusivement en anglais devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
Par la suite, le PDG d’Air Canada avait déclaré aux journalistes qu’il ne prévoyait pas apprendre la langue de Molière, bien qu’il soit installé au Québec depuis 2007 et que sa conjointe soit francophone. «J’ai été capable de vivre à Montréal sans parler français. C’est tout à l’honneur de cette ville», avait-il affirmé.
Depuis l’Écosse, où il se trouvait pour la COP26, François Legault avait vivement dénoncé les propos de M. Rousseau. «C’est insultant. Ça me met en colère», avait-il lancé en point de presse.
Une telle attitude dénotait un «manque de respect» et méritait des «excuses», estimait-il.
Lors de son passage devant la Chambre des communes, en mars 2022, Michael Rousseau avait à nouveau peiné à s’exprimer en français, malgré des cours quotidiens avec deux tuteurs et une dizaine d’heures consacrées au projet chaque semaine.
Le PDG d’Air Canada en avait profité pour s’excuser à nouveau pour ses propos qui avaient causé la controverse.