Air Canada: les agents de bord votent presque tous en faveur d’un mandat de grève

David Descôteaux
Les agents de bord d’Air Canada ont presque tous voté pour un mandat de grève, mardi soir.
En tout, 99,7% des membres syndiqués ont répondu oui à ce moyen de pression.
«L’entreprise préfère traîner des pieds plutôt que de négocier sur les questions qui importent à nos membres, rapporte Wesley Lesosky, président de la composante d’Air Canada du SCFP, dans un communiqué publié mardi. Le vote a permis à nos membres de se prononcer et le message est clair: il est temps que l’employeur s’investisse vraiment dans les négociations.»
Cela dit, cela ne signifie pas que les agentes et agents de bord d’Air Canada feront la grève. Un vote de grève est une étape préalable nécessaire à toute action syndicale légale.
Le syndicat est toutefois en droit de déposer un préavis de grève dès le 16 août à 0 h 1 (heure de l’Est).
Impacts imprévisibles
«Lorsqu’il y a une grève, c’est souvent des moments qui sont très circonscrits. Par exemple, ils vont annoncer une grève sur 24, 48 ou 72 h, sur des dates précises», explique Jacob Charbonneau, président de Vol en retard.ca.
«Où ça vient plus compliqué, c’est quand le préavis est très court, il y a des gens qui sont déjà en voyage ou d’autres qui ont déjà acheté des billets pour ces dates-là. Pour ces gens-là, c’est un peu plus stressant», dit-il.
Quand il y a une grève, le transporteur va offrir de modifier les dates de voyage des clients et de transférer leurs billets sans frais. Pour ceux qui sont déjà à l’extérieur et qui vont vouloir revenir à la maison, le transporteur va essayer de les faire revenir à l’aide d’ententes commerciales avec d’autres transporteurs.
«Mais c’est sûr que ça va causer beaucoup de maux de tête si ça arrive», souligne M. Charbonneau.
«On peut souhaiter aussi que ce ne soit pas 100% des gens qui soient en grève en même temps, et que le service soit maintenu au moins en partie. Il va falloir attendre de voir quelles décisions vont être prises», conclut-il.
De meilleurs salaires
Ce scrutin était en cours depuis le 28 juillet, date à laquelle les parties ont conclu le processus de conciliation sans parvenir à ratifier une entente.
La convention précédente, signée pour 10 ans, est échue. Parmi les griefs des travailleurs: la stagnation des salaires, combinée à la montée en flèche de l’inflation, qui a fait décroître considérablement le pouvoir d’achat des agents de bord depuis la signature de la dernière convention collective.
Dans ce dossier, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) représente plus de 10 000 agents de bord d’Air Canada en négociation depuis le début de l’année.
– Avec l'Agence QMI