Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Aidons le Vermont, le Maine et l’Alaska à se séparer

Vue aérienne d'une forêt dans le Maine au lever du soleil
Vue aérienne d'une forêt dans le Maine au lever du soleil Photo adobe stock
Partager
Photo portrait de Normand Lester

Normand Lester

2025-03-16T04:00:00Z
Partager

Annexer le Canada est devenu une fixation dans l’esprit dérangé de Donald Trump. Il faudrait lui répliquer en offrant d’aider des États américains à s’affranchir de son joug.

Je pense à trois États en particulier: le Vermont, le Maine et l’Alaska.

On pourrait leur offrir un pacte de souveraineté-association pour reprendre la formule de René Lévesque.

Ça enquiquinerait Trump et ça satisferait de nombreux citoyens de ces États qui ont une frontière commune avec le Canada et qui sont paniqués par les propos de plus en plus démentiels de leur président à notre endroit.

Capture d’écran YouTube
Capture d’écran YouTube

Le Vermont

La Second Vermont Republic est un groupe sécessionniste qui cherche à restaurer l’ancien statut indépendant du Vermont, qui n’a rejoint les États-Unis qu’en 1791, une quinzaine d’années après la proclamation de l’Union.

Le groupe se décrit comme un réseau citoyen et un groupe de réflexion, opposé à la tyrannie des grandes entreprises et qui milite «pour le retour pacifique du Vermont à son statut de république indépendante».

Le Vermont est considéré comme l’un des États les plus libéraux et progressistes du pays. Le sénateur indépendant Bernie Sanders, farouchement anti-Trump, représente l’État. Le gouverneur républicain (Philip Brian Scott) a clairement indiqué que le Vermont ne voulait pas de cette guerre commerciale qui sera catastrophique pour l’État.

Publicité

Une partie significative de sa population est d’origine canadienne-française. Le territoire du Vermont fit jadis partie de la Nouvelle-France. Samuel de Champlain donna à la région le nom de Verts Monts.

Le Maine

Son nom étant emprunté à une région de France, le Maine a une plus longue frontière (938 km) avec le Canada qu’avec son seul voisin américain, le New Hampshire. Il s’est constitué à partir de territoires pris à l’Acadie. Plusieurs de ses localités sont majoritairement francophones: Madawaska, Frenchville, Van Buren, Fort Kent, Lewiston.

L’économie du Maine est étroitement liée à celle du Canada. L’an dernier, l’État a échangé plus de 6 milliards de dollars de biens avec nous. Plus de 80% de son combustible de chauffage et de son essence sont importés du Canada. 19% de ses citoyens veulent se séparer.

On devrait aussi encourager le mouvement qui envisage de créer une République de Nouvelle-Angleterre qui regrouperait les six États de la région.

L’Alaska

L’Alaskan Independence Party participe aux élections en Alaska depuis 1970. Certains de ses membres ont déjà proposé que l’État se joigne au Canada. Il partage aussi une très longue frontière avec le Canada (2475 km).

Avec 36% d’électeurs favorables à la sécession, l’Alaska arrive en première place parmi les États américains. Outre l’Alaska, la sécession est particulièrement populaire au Texas (31%) et en Californie (29%).

Le sondage YouGov de plus de 35 000 adultes américains indique qu’un Américain sur quatre déclare soutenir la sécession de son État.

Plutôt que d’essayer d’annexer le Canada, le Groenland et le canal de Panama, Trump ferait mieux de s’activer pour empêcher que des États américains ne se séparent des États-Unis... pendant qu’il en est encore temps.

Publicité
Publicité