«Ah, c’est douloureux comme message»: voici pourquoi le Canada devrait s'inquiéter de l'entente entre l'Ukraine et les États-Unis

L’entente conclue entre les États-Unis et l’Ukraine autour de l’exploitation des minéraux critiques s’inscrit dans une tactique de négociation plus large qui pourrait être «douloureuse» pour le Canada, souligne le co-directeur de l’Institut international de diplomatie économique à HEC Montréal, Philippe Bourbeau. 

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«On est avec une présidence transactionnelle. On n’est pas dans une présidence classique, orthodoxe. La diplomatie économique prend tout son envol», a-t-il souligné en entrevue à LCN.

Le président américain Donald Trump, qui a également manifesté son désir d’annexer le Groenland, est en train de brasser ses cartes afin de trouver la meilleure entente possible pour les minéraux critiques, selon l’expert.

«C’est une stratégie, encore une fois, de négociation. Il a mis toutes les cartes sur la table. Une des cartes est la carte canadienne ou québécoise. Une des cartes est la carte Groenland. Une des cartes est l’Ukraine», a dit M. Bourbeau.

«Alors, imaginez, s’il a accès à une certaine portion des minéraux en Ukraine. Je prédis qu’il va y avoir une transaction avec le Groenland», a-t-il poursuivi.

Ces nouvelles opportunités d’affaires devraient agir comme un signal d’alarme pour les entreprises canadiennes et québécoises, selon l’expert.

«Ah, c’est douloureux comme message. [...] Ça démontre une position de vulnérabilité politique, tant canadienne que québécoise. Ce n’est pas une bonne nouvelle. [...] Il faut absolument se ressaisir tant le Québec que le Canada. Et moi, je pense beaucoup, beaucoup aux entreprises qui essaient de tirer leur épingle du jeu de cette immense incertitude-là qu’ils ne contrôlent pas», a-t-il souligné.

«J’espère et je souhaite que le Canada et le Québec embarquent dans la danse transactionnelle et tirent leur épingle du jeu dans cette nouvelle dynamique», a ajouté Philippe Bourbeau.

Rappelons qu'une entente sur les minerais a été conclue entre l'Ukraine ou les États-Unis. Le président Volodymyr Zelensky pourrait le signer dès vendredi lors d’une visite à Washington.

L'accord permettrait aux États-Unis de développer conjointement avec Kyïv les richesses minières du pays, et de partager les revenus dans un fonds auquel l'Amérique et l'Ukraine auraient accès, a rapporté l'AFP.

Voyez l'entrevue complète dans la vidéo ci-dessus