Agressions sexuelles: une action collective contre le Diocèse de Québec autorisée

Catherine Bouchard
Une action collective contre le diocèse de Québec pour des agressions sexuelles commises depuis 1940 vient d’être autorisée par la Cour supérieure du Québec.
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Il s’agit de la première action collective autorisée contre un diocèse visant toutes les agressions sexuelles commises par des membres du clergé.
Le recours demande que le diocèse de Québec soit tenu responsable de toutes les agressions sexuelles commises par un membre du clergé, un religieux, un membre du personnel pastoral laïc, un employé, un bénévole laïc ou religieux sous la responsabilité de l’archevêché catholique de Québec.
Rappelons que le diocèse de Québec s’était opposé à l’autorisation de l’action collective.
Pierre Bolduc et Gaétan Bégin ont été nommés représentants pour toutes les victimes concernées par l’action collective.
Les deux hommes sont connus notamment par leurs témoignages des sévices qu’ils auraient vécus dans leur enfance.
« C’est bien encourageant. C’est grand, c’est beau et ça va de l’avant », laisse tomber M. Bégin. Bien que le procès peut désormais débuter, M. Bolduc espère pour sa part que le diocèse de Québec opte pour un arrangement à l’amiable.
« Ça me vire à l’envers chaque fois, mais si ça prend ça, on va y aller [en procès], dit-il. Je retombe à 12 ans quand je parle de ça. Et ils persistent encore à aller en procès ».
Quoi qu’il en soit, après 12 longues années de bataille, il n’envisage rien d’autre qu’une victoire s’il y a un procès.
« Je suis conscient que l’on s’attaque à une grosse machine, mais ça s’est fait ailleurs au Canada et partout dans le monde », fait valoir M. Bolduc.
Des centaines de victimes
Me Alain Arsenault, du cabinet Arsenault Dufresne Wee Avocats, espère également une entente et éviter le procès. « Espérons qu’ils vont comprendre qu’il y a beaucoup de victimes qui ont souffert pendant plusieurs années et qu’ils entreprendront des négociations avec elles », fait valoir Me Arsenault.
Vendredi, près d’une centaine de victimes s’étaient inscrites à l’action collective. L’avocat estime à plusieurs centaines le nombre de victimes qui pourraient s’y ajouter.
Outre l’action collective contre le diocèse de Québec, le cabinet mène des actions collectives pour agressions sexuelles contre d’autres organisations religieuses de la province, où plus de 1300 victimes sont inscrites.
L’Archidiocèse de Québec a dit prendre acte du jugement. « À ce stade-ci, l’Archidiocèse n’a pas de commentaire particulier à formuler, mais nous réitérons notre volonté de collaboration avec les procureurs dans le cadre de ce dossier », a fait savoir Valérie Roberge-Dion, directrice des communications.