Agressions sexuelles dans une famille d’accueil: inquiétudes pour un collectif d’anciens de la DPJ
Le regroupement se demande pourquoi les policiers n’ont pas été impliqués après le signalement de la première victime d’Éric Jean

Pierre-Paul Biron
Le Collectif Ex-placé DPJ, un regroupement d’anciens jeunes placés en famille d’accueil, s’inquiète du cas des deux jeunes filles agressées sexuellement dans une famille d’accueil de Québec et souhaiterait que les policiers soient systématiquement avisés en cas de signalement.
• À lire aussi: Famille d’accueil pour la DPJ: 10 ans à l’ombre pour avoir agressé deux adolescentes
«On entend plusieurs histoires de jeunes qui ont vécu des abus durant le placement. Pas nécessairement toujours du parent d’accueil, ça peut être d’un autre enfant placé, mais on dénonce qu’il n’y ait pas d’entente multisectorielle avec les policiers qui soit déclenchée automatiquement», soulève la directrice de l’organisme qui veille à la protection des intérêts de jeunes placés en famille d’accueil, Jessica Côté-Guimond.
Impliquer la police
Cette dernière souhaiterait que les policiers soient avisés dès un signalement pouvant consister en un acte criminel.
La procédure permettrait selon l’organisme d’éviter des situations comme celle d’Éric Jean, qui a été condamné à 10 ans de prison pour avoir agressé sexuellement deux jeunes filles placées chez lui à 15 ans d’intervalle.

Son fils Chrystopher est aussi soupçonné pour des gestes à caractère sexuel sur l’une des deux victimes de son père. Il sera officiellement accusé le 16 novembre prochain.
«Oui, ça peut être isolé. Oui, il va toujours y avoir du monde croche partout. Mais après, il faut se questionner quand il y a un signalement pour que nos jeunes soient en sécurité», insiste Mme Côté-Guimond, déplorant le fait que la DPJ «soit elle-même arbitre de la décision de garder ça à leur niveau ou non».

Le collectif déplore dans la même veine le fait que la Direction de la protection de la jeunesse ne mette pas toujours ses énergies au bon endroit.
«On apprend des histoires du genre et pendant ce temps-là, on empêche de très, très bonnes familles d’avoir des places parce qu’il manque un pouce à une fenêtre ou un mètre carré dans une chambre pour accueillir l’enfant. Il y a des incohérences dans le système», insiste la directrice du Collectif Ex-placé DPJ.
Réaction de la DPJ
Appelée à réagir à la condamnation d’Éric Jean et aux accusations contre son fils, la Direction de la protection de la jeunesse de la Capitale-Nationale (DPJ) s’est faite avare de commentaires.
Le CIUSSS régional, parlant d’une situation «qui nous bouleverse tous», a simplement indiqué poser «tous les gestes nécessaires afin d’éviter qu’une telle situation ne se produise».
«Le CIUSSS de la Capitale-Nationale tient à rassurer la population, les usagers et leurs familles et à souligner le professionnalisme et la bienveillance des intervenants et des familles d’accueil qui œuvrent au quotidien pour assurer le bien-être et la sécurité des enfants», a commenté la direction, sans adresser le cas de la famille Jean.
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.