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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Agressions sexuelles dans une famille d’accueil: inquiétudes pour un collectif d’anciens de la DPJ

Le regroupement se demande pourquoi les policiers n’ont pas été impliqués après le signalement de la première victime d’Éric Jean

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Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

2023-11-07T21:01:18Z
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Le Collectif Ex-placé DPJ, un regroupement d’anciens jeunes placés en famille d’accueil, s’inquiète du cas des deux jeunes filles agressées sexuellement dans une famille d’accueil de Québec et souhaiterait que les policiers soient systématiquement avisés en cas de signalement.

• À lire aussi: Famille d’accueil pour la DPJ: 10 ans à l’ombre pour avoir agressé deux adolescentes

«On entend plusieurs histoires de jeunes qui ont vécu des abus durant le placement. Pas nécessairement toujours du parent d’accueil, ça peut être d’un autre enfant placé, mais on dénonce qu’il n’y ait pas d’entente multisectorielle avec les policiers qui soit déclenchée automatiquement», soulève la directrice de l’organisme qui veille à la protection des intérêts de jeunes placés en famille d’accueil, Jessica Côté-Guimond.

Impliquer la police

Cette dernière souhaiterait que les policiers soient avisés dès un signalement pouvant consister en un acte criminel. 

La procédure permettrait selon l’organisme d’éviter des situations comme celle d’Éric Jean, qui a été condamné à 10 ans de prison pour avoir agressé sexuellement deux jeunes filles placées chez lui à 15 ans d’intervalle. 

Éric Jean (à droite) au palais de justice de Québec le 6 novembre 2023. L'homme de 56 ans a été condamné à une peine de 10 ans d'emprisonnement pour des agressions sexuelles sur de jeunes filles mineures placées chez lui par la DPJ. Son fils Chrystopher (à gauche) l'accompagnait avant qu'il ne prenne le chemin de la détention, mais sera lui aussi accusé d'agression sexuelle le 16 novembre prochain. CRÉDIT PHOTO: Pierre-Paul Biron, Le Journal de Québec
Éric Jean (à droite) au palais de justice de Québec le 6 novembre 2023. L'homme de 56 ans a été condamné à une peine de 10 ans d'emprisonnement pour des agressions sexuelles sur de jeunes filles mineures placées chez lui par la DPJ. Son fils Chrystopher (à gauche) l'accompagnait avant qu'il ne prenne le chemin de la détention, mais sera lui aussi accusé d'agression sexuelle le 16 novembre prochain. CRÉDIT PHOTO: Pierre-Paul Biron, Le Journal de Québec Photo Pierre-Paul Biron

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Son fils Chrystopher est aussi soupçonné pour des gestes à caractère sexuel sur l’une des deux victimes de son père. Il sera officiellement accusé le 16 novembre prochain.

«Oui, ça peut être isolé. Oui, il va toujours y avoir du monde croche partout. Mais après, il faut se questionner quand il y a un signalement pour que nos jeunes soient en sécurité», insiste Mme Côté-Guimond, déplorant le fait que la DPJ «soit elle-même arbitre de la décision de garder ça à leur niveau ou non». 

Jessica Côté-Guimond, directrice du Collectif Ex-placé DPJ, qui veille à la protection des intérêts des anciens enfants placés en famille d'accueil par la DPJ. CRÉDIT PHOTO: Tirée du site web Collectif Ex-placé DPJ
Jessica Côté-Guimond, directrice du Collectif Ex-placé DPJ, qui veille à la protection des intérêts des anciens enfants placés en famille d'accueil par la DPJ. CRÉDIT PHOTO: Tirée du site web Collectif Ex-placé DPJ Crédit photo: Tirée du site web Collectif Ex-placé DPJ

Le collectif déplore dans la même veine le fait que la Direction de la protection de la jeunesse ne mette pas toujours ses énergies au bon endroit. 

«On apprend des histoires du genre et pendant ce temps-là, on empêche de très, très bonnes familles d’avoir des places parce qu’il manque un pouce à une fenêtre ou un mètre carré dans une chambre pour accueillir l’enfant. Il y a des incohérences dans le système», insiste la directrice du Collectif Ex-placé DPJ.

Réaction de la DPJ

Appelée à réagir à la condamnation d’Éric Jean et aux accusations contre son fils, la Direction de la protection de la jeunesse de la Capitale-Nationale (DPJ) s’est faite avare de commentaires. 

Le CIUSSS régional, parlant d’une situation «qui nous bouleverse tous», a simplement indiqué poser «tous les gestes nécessaires afin d’éviter qu’une telle situation ne se produise».

«Le CIUSSS de la Capitale-Nationale tient à rassurer la population, les usagers et leurs familles et à souligner le professionnalisme et la bienveillance des intervenants et des familles d’accueil qui œuvrent au quotidien pour assurer le bien-être et la sécurité des enfants», a commenté la direction, sans adresser le cas de la famille Jean.

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