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L'article provient de Le Journal de Québec
Justice et faits divers

Agressions sexuelles à la base de Valcartier: la victime contrainte de côtoyer son agresseur

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Photo portrait de Nicolas Saillant

Nicolas Saillant

2022-05-31T20:46:07Z
2022-06-01T02:54:33Z
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Victime d’attouchement sexuel de la part d’un instructeur à la base militaire de Valcartier, une militaire a tout de même été contrainte de travailler au même endroit que son agresseur depuis les gestes survenus en 2018, ce qui lui a causé un choc post-traumatique. 

L’une des trois victimes du caporal Hubert Boissel-Caron était très fébrile lorsqu’elle s’est présentée à la barre pour témoigner, lors des observations sur la peine, des conséquences des agressions sexuelles qu’elle a subies de son instructeur. 

À l’occasion d’une formation d’infanterie au camp Vimy de Valcartier en 2018, Boissel-Caron avait proposé à divers moments un massage à ses victimes pour soulager un mal de dos notamment. 

Les massages se sont rapidement transformés en attouchement sur les fesses et les parties génitales par-dessus l’uniforme. L’accusé a aussi embrassé ses victimes alors qu’il était seul avec elles et tenté d’insérer ses mains sous leurs vêtements pour toucher leurs seins.  

Les procédures survenues sur la base militaire ont été transférées devant la cour civile criminelle où l’accusé a finalement plaidé coupable. Or, l’homme de 36 ans n’avait aucun interdit de contact avec ses victimes. 

L’une d’elles, toujours à l’emploi des forces à Valcartier, pouvait donc le croiser à tout moment, ce qui a créé beaucoup de peur et d’anxiété chez elle. Ses craintes ont connu leur apogée lors d’un exercice en bordure d’un boisé où elle a cru qu’elle serait attaquée par son agresseur. 

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« J’ai tellement eu peur pour ma vie, j’avais l’impression qu’il allait sortir de la forêt pour m’attaquer », a raconté en pleurs la femme de 26 ans diagnostiquée d’un syndrome de choc post-traumatique. Le juge Jean Asselin a fait référence au rapport de l’ex-juge Louise Arbour déposé lundi, portant sur les inconduites sexuelles, pour dire que les choses doivent changer dans les Forces armées : « Oui ça change, mais c’est un processus très long. »  

Mal reconnu

Pour sa part, l’accusé, qui perdra son emploi de militaire à l’issue des procédures, semble reconnaître le mal qu’il a fait à ses victimes et s’est dit touché par le témoignage de l’une d’elles. « Je leur souhaite du plus profond de mon cœur qu’elles puissent se rétablir ». 

Le caporal affirme toutefois avoir eu d’importantes répercussions de ses crimes à Valcartier. « Les officiers ont fait de moi un bouc émissaire », a-t-il dit. 

Hubert Boissel-Caron souhaite éviter un casier judiciaire pour les trois accusations d’agressions sexuelles, mais les plaidoiries sur la peine ont été reportées à plus tard cet été.  

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