Agressions au Musée de la Civilisation: L’agent de sécurité reconnait avoir touché les fesses de visiteuses
À l'emploi 10 jours seulement, Gabriel Chabot-Gagné a reconnu avoir touché trois victimes, mais il pourrait en avoir fait 10 autres selon la couronne


Pierre-Paul Biron
L’agent de sécurité de Garda accusé d’avoir agressé des visiteuses du Musée de la Civilisation a plaidé coupable jeudi. Gabriel Chabot-Gagné a été capté par des caméras de surveillance alors qu’il frôlait les jeunes femmes en leur touchant notamment les fesses.
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Le jeune homme de 24 ans a reconnu sa culpabilité sur deux chefs de contacts sexuels et un autre d’agression sexuelle, événements survenus sur la courte période où il a travaillé au musée en octobre 2022.
En fait, Chabot-Gagné a eu une entrevue d’embauche le 29 septembre, a eu sa formation les deux jours suivants et a ensuite fait six quarts de travail entre le 2 et le 10 octobre. Les faits sont survenus sur ses trois dernières journées au musée.
Frôler les victimes
Trois victimes sont visées par les plaidoyers enregistrés jeudi, dont deux mineures. L’une d’entre elles n’a toutefois pas été identifiée, la preuve vidéo ayant permis de porter le chef d’accusation.
Selon la trame factuelle admise par la défense, Chabot-Gagné, vêtu de son uniforme d’agent de sécurité, circulait à répétition autour des jeunes femmes visées afin de les effleurer volontairement.
Une des victimes a été touchée ainsi à quatre reprises au niveau des fesses «alors qu’il y avait suffisamment d’espace pour passer plus loin».
«Elle croyait au départ que c’était accidentel, mais après la troisième fois, elle a texté une amie. Et après la quatrième fois, elle a paniqué», a relaté la procureure de la couronne au dossier, Me Mélanie Tremblay.
Après avoir initialement quitté, la femme dans la fin vingtaine est finalement retournée à l’intérieur du musée pour porter plainte contre l’agent de sécurité.
Jeune de 13 ans
L’autre victime identifiée était quant à elle âgée de 13 ans lorsqu’elle a visité le Musée de la Civilisation.
Alors qu’elle se trouvait dans une salle de jeux vidéo, elle remarque Gabriel Chabot-Gagné entrer et passer près d’elle. Le manège s’est répété près d’une dizaine de fois sur le temps de la visite de l’adolescente, l’agent de sécurité lui touchant chaque fois les fesses.
«C’était plus intense chaque fois. Au début c’était juste de toucher les fesses, mais après c’était tout l’arrière du corps qu’il frôlait», a expliqué la représentante du ministère public, précisant que les gestes se faisaient rapidement chaque fois. «Ça durait une seconde.»

Autres vidéos
Près de 10 autres jeunes femmes auraient potentiellement été touchées sexuellement par Gabriel Chabot-Gagné, ce que ce dernier dément.
La couronne a indiqué avoir des vidéos de surveillance montrant huit autres présumées victimes potentiellement mineures et deux autres majeures à présenter au tribunal au moment des observations sur la peine à imposer au délinquant.
«Nous entendons présenter une preuve de facteur aggravant sur la peine pour ces autres victimes inconnues», a indiqué Me Tremblay.
En défense, Me Amélie Levasseur a souligné qu’un rapport présentenciel sera préparé d’ici la prochaine date pour orienter le tribunal sur la situation de Gabriel Chabot-Gagné. L’avocate a déjà mentionné que le plaidoyer de culpabilité était enregistré par admission puisque son client ne se rappelle plus des infractions.
«Monsieur a des trous de mémoire par rapport à ce qui s’est passé, mais il reconnaît que le ministère public se déchargerait de son fardeau de preuve», a-t-elle expliqué.
La suite a été reportée à la fin janvier pour que soit fixée la date des observations sur la peine.
Autre dossier
Gabriel Chabot-Gagné a également un autre dossier qui chemine pour une accusation de voies de fait et de méfait pour un événement survenu lors de l’un de ses passages en cour.

L’individu s’en était pris à un journaliste de Radio-Canada qui le filmait dans une zone prévue à cet effet, tentant de lui arracher son téléphone avant de le frapper du revers de la main. Contrarié, il avait ensuite renversé du mobilier d’un cubicule du palais de justice.
Ce dossier reviendra devant le tribunal à la mi-janvier.