Un chauffeur scolaire aurait abusé sexuellement d'un jeune élève autiste à Montréal
Le quinquagénaire aurait été surpris en pleine agression par la mère de sa présumée victime de 10 ans


Erika Aubin
Un chauffeur scolaire aurait été surpris en pleine agression sur un jeune élève autiste par la mère du garçon qu’il devait transporter chaque jour à une école primaire de Montréal.
«J’étais sous le choc. Je me suis mise à crier, pleurer. Je me sentais impuissante. Tu laisses ton enfant aux bons soins de l’école, mais il y est quand même vulnérable», déplore la mère de la présumée victime de 10 ans.
En juin dernier, elle se rendait au travail à pied quand elle a vu une berline stationnée semblable à celle qui vient chercher son fils tous les matins. Comme l’élève a un trouble du spectre de l’autisme, il prend un transport adapté pour se rendre à l’école.
La mère s’est approchée du véhicule et le chauffeur Tamine Fodil aurait ouvert la portière pour se justifier.
«Il m’a dit qu’il attendait un autre enfant. Je lui ai demandé: “Mais qu’est-ce que tu fais sur la banquette arrière avec mon fils?”», se souvient-elle, encore ébranlée.
Elle aurait ensuite vu le chauffeur descendre son chandail pour camoufler que son pantalon était détaché. En panique, elle a rapidement appelé la police.
Devant la justice
Tamine Fodil a récemment été accusé au palais de justice de Montréal de contacts sexuels et d’incitation à des contacts sexuels sur le garçon. Les abus auraient duré pendant presque deux ans, selon la dénonciation.
L’homme de 55 ans travaillait pour un transporteur scolaire qui a un contrat avec le Centre de services scolaire de Montréal. Il n’est plus à l’emploi du transporteur.
«Tu perds la confiance pas seulement envers l’école, mais envers tout l’entourage. Surtout avec [mon fils], c’est un enfant qu’on protège beaucoup, car il est moins verbal», dit la mère.
L’an dernier, les parents disent s’être plaints auprès de l’école en raison des nombreux retards dans le transport scolaire de leur fils, qui survenaient surtout en fin de journée.
«Quelqu’un du secrétariat m’a rappelé pour me dire que c’était dû au trafic et qu’il n’y avait rien à faire», confie le père au Journal.
«Jamais on n’avait imaginé quelque chose en lien avec des crimes sexuels, c’est la dernière chose qu’on pense, surtout dans un contexte scolaire. On pensait que le chauffeur s’arrêtait peut-être faire des commissions», ajoute-t-il.
Pas pris au sérieux
«Si l’école avait fait sa job, on aurait peut-être sauvé une année d’agression. J’ai l’impression qu’ils s’en lavent les mains», déplore vivement le père.
Leur garçon n’est plus le même depuis les abus, selon ses parents. Il fait des cauchemars et se réveille plusieurs fois par nuit. Il est beaucoup plus nerveux et il réagit fortement au moindre stress.
Les parents ont contacté plusieurs ressources afin d’obtenir de l’aide pour leur fils, mais sont encore en attente de réponses.
«On a cogné à plein de portes, mais elles sont toutes fermées, estime le père. Même nous, on a besoin d’aide. On ne sait pas où se placer et quoi faire.»
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