Agression sexuelle sur une élève: un coach de basketball aurait développé une relation intime avec la jeune joueuse
L’entraîneur scolaire Robert Luu subit son procès pour agression sexuelle sur une jeune élève


Erika Aubin
Un entraîneur de basketball de l’école secondaire Saint-Laurent qui subit son procès pour agression sexuelle aurait d’abord établi une relation de confiance avec une jeune joueuse timide qu’il a recrutée, jusqu’à être «en couple» avec l’adolescente.
«C’était tellement graduel que je n’ai même pas réalisé la situation dans laquelle j’étais. La confiance s’est établie et après ça, les boundaries [barrières] se poussaient un peu plus loin à chaque fois», a raconté la victime alléguée de Robert Luu. Son identité est protégée par la cour.
L’homme de 35 ans subit son procès notamment pour agression sexuelle au palais de justice de Montréal. Les abus auraient duré plus de deux ans, selon la dénonciation.
L’entraîneur de basketball aurait recruté la joueuse alors qu’elle était en sixième année du primaire pour le programme sportif de l’école secondaire Saint-Laurent. Déjà à ce moment, il la conduisait à des rendez-vous en physiothérapie.
Robert Luu a été son coach lors de sa première année au secondaire. Pendant son témoignage, la femme aujourd’hui devenue adulte a détaillé comment il aurait tissé une toile autour d’elle.
Pas vu le danger
À l’époque, l’élève était timide et n’interagissait pas beaucoup avec les autres. Elle n’avait pas un grand entourage. «Pendant les périodes de dîner, je [lui] demandais de rester dans les corridors pour lire. Ou j’allais dans son bureau pour lire, il me laissait faire», a-t-elle raconté.
Leurs conversations en ligne seraient devenues personnelles. Elle se confiait notamment en lien avec sa mère. «Je me sentais confortable de lui parler. J’ai 13-14 ans et je ne voyais pas le danger de faire ça», a-t-elle témoigné.
Au fil du temps, le coach et la jeune ado auraient eu plusieurs relations sexuelles, parfois chez lui, parfois chez elle. Ils se seraient même déjà embrassés dans le bureau de l’entraîneur. «C’était quelqu’un en qui j’avais confiance. Je me suis sentie comme si j’étais consentante et que j’avais ouvert la porte à ça», a-t-elle dit.

Elle le considérait comme son copain; il la déposait après l’école, ils allaient manger et magasiner ensemble, ils se disaient «je t’aime». La mère de Robert Luu lui préparait même des lunchs, selon sa version.
«On faisait tout ce qu’un couple fait», a-t-elle expliqué. Cependant, personne ne connaissait l’existence de leur relation amoureuse. «Je savais que c’était secret, il ne fallait pas être vu [en public], j’avais beaucoup de honte», a-t-elle lancé.
Pendant ce temps, Robert Luu a notamment été un entraîneur adjoint de son équipe ainsi que le surveillant à l’école. L’ado a finalement mis fin à la relation: «Ça faisait quelques semaines que je ne me sentais pas bien. Mon esprit ou mon corps a réalisé [la situation problématique].»
Onde de choc
De son côté, le coach nie les crimes sexuels reprochés. Son arrestation en même temps que celles de Charles-Xavier Boislard et de Daniel Lacasse avait créé une onde de choc dans le milieu scolaire.
Une enquête du ministère de l’Éducation avait ensuite levé le voile sur un climat néfaste au sein des joueuses de basketball de cette école, avec des comportements inappropriés que personne ne rapportait.
Charles-Xavier Boislard est en attente de sa sentence pour exploitation sexuelle sur une adolescente. Daniel Lacasse a été acquitté au terme d’un procès.
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