Agression sexuelle sur une cliente: pas d’absolution pour l’ex-restaurateur Luigi Leoni
Il se retrouvera avec un casier judiciaire à moins de parvenir à faire appel du verdict


Dominique Lelièvre
L’ex-restaurateur Luigi Leoni évite la prison, mais échoue à convaincre le juge de lui accorder une absolution pour avoir «mené sa blague trop loin» en empoignant le sein d’une cliente sans son consentement, dans son établissement du Vieux-Québec en 2019.
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L’ex-propriétaire du restaurant Parmesan, âgé de 83 ans, a été condamné mercredi à payer 2200$ à sa victime ainsi qu’une amende de 2000$ en lien avec l’accusation d’agression sexuelle à laquelle il a été déclaré coupable en 2021.
De plus, il devra avoir une bonne conduite dans le cadre d’une probation de deux ans. Le juge Steve Magnan a refusé de lui accorder une absolution inconditionnelle, ce qui lui aurait permis d’éviter un casier judiciaire.
Or, le magistrat a rappelé qu’il a déjà bénéficié d’une absolution à la fin des années 1990, dans un autre dossier, ce «qui, manifestement, ne l’a pas empêché d’adopter un comportement criminel semblable».
La défense faisait valoir qu’une tache à son dossier pourrait compliquer ses déplacements en Floride, où il a une résidence. La poursuite réclamait plutôt une peine de prison «de deux ou trois mois».
Une blague qui va trop loin
L’affaire remonte à octobre 2019, alors que la victime, d’origine américaine, était en visite à Québec et était attablée dans l’établissement du Vieux-Québec avec son conjoint et un couple d’amis.
Vers la fin du repas, le restaurateur, qui s’est depuis retiré de l’actionnariat du Parmesan, s’est approché de la victime pour substituer la main de son conjoint, qui se trouvait sur le dos de son épouse, à la sienne.
Leoni a prétendu que c’est une blague qu’il répétait depuis plusieurs années, qu’il voulait simplement amuser les clients, et il niait avoir agrippé le sein de la victime.
Toutefois, le tribunal a plutôt retenu la version de la femme, qui a senti la main glisser jusque sur son sein.
La dame a témoigné qu’elle s’est sentie humiliée et qu’elle a été affectée pendant plusieurs semaines après ses vacances, qui ont été ruinées par la situation.
Peine dissuasive
Dans son esprit, l’accusé voulait peut-être «faire rire ses clients», mais il a toutefois «mené sa blague trop loin», a résumé le juge Magnan.
«Évidemment, il n’y a rien de drôle dans ce geste criminel qui a porté atteinte de façon importante à la dignité de la victime et lui a occasionné des blessures psychologiques», a-t-il ajouté, estimant, d’autre part, que «l’accusé minimise volontairement la portée de son geste».
Le magistrat a dit tenir compte du fait que l’accusé n’avait pas d’antécédents judiciaires et qu’il est diminué physiquement. Cela dit, il a rappelé que la peine doit être dissuasive, d’autant plus que le risque de récidive ne peut, selon lui, être écarté.
En outre, Luigi Leoni devra être inscrit au registre des délinquants sexuels pour 10 ans. Il a toutefois entamé des démarches d’appel pour contester le verdict de culpabilité ainsi que le rejet de sa demande en avortement de procès déposée plus tôt.
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