Agression sexuelle d’une jeune de la DPJ: «Pas de mots pour exprimer l’horreur», réagit Régine Laurent
Agence QMI
L’histoire d’une jeune fille qui se serait fait agresser sexuellement par le père de sa famille d’accueil et qui n’aurait pas été crue lorsqu’elle a tenté de raconter les événements à des adultes a scandalisé Régine Laurent, qui a rappelé l’importance d’écouter les enfants.
«Il n’y a pas de mots pour exprimer l’horreur vécue par ces victimes», a lancé Régine Laurent, qui avait présidé une commission à son nom pour examiner les dispositifs de protection de la jeunesse.
Tout comme elle, le ministre des Services sociaux Lionel Carmant a réagi à la nouvelle plus tôt en journée, mercredi, indiquant que des comptes «vont devoir se rendre devant la justice» face à cette histoire qui l’a «scandalisé».
Une jeune de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) avait essayé de dénoncer en 2004 le père de la famille d’accueil à laquelle elle avait été confiée dans la région de Québec, a rapporté La Presse.
Elle aurait parlé à la mère de famille et à une intervenante de la DPJ qui ne l’ont cependant pas cru. Plus de 70 jeunes auraient été confiés à cette famille au fil des années et deux autres jeunes filles auraient aussi rapporté des cas d’agression sexuelle.
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«Quand on parle de victimes, il faut se rappeler qu’on parle d’ados de 12 ans. Pour moi, ce sont des enfants, ce sont nos enfants», a indiqué Mme Laurent lors du Bilan sur LCN.
Selon elle, des questions doivent se poser du côté de la DPJ pour comprendre à quel niveau ces décisions ont été prises, que ce soit du côté des intervenants ou des superviseurs.
«Dans tous les cas, on n’a pas tenu compte de la parole de cette enfant, a-t-elle statué. C’est quand même stupéfiant qu’aucun des adultes ne soit allé plus loin, ne serait-ce que de la questionner.»
Depuis, la nouvelle loi sur la protection de la jeunesse impose une obligation de transmission des informations à la DPJ et à la police.
«Ce ne serait pas resté dans cette chape de plomb d’omerta [si cette loi avait déjà été en place]», croit l’analyste.
Elle souhaite que la DPJ fasse la lumière sur cette affaire afin de savoir tout ce qui s’est passé et revoir les décisions, mais surtout les non-décisions, qui ont été prises.