Agressée sexuellement pendant 15 ans: elle poursuit son frère pour 5M$


Michael Nguyen
Une Montréalaise qui affirme avoir été agressée sexuellement par son propre frère dès l’âge de 7 ans et pendant une quinzaine d’années vient d’intenter une poursuite civile et lui réclame pas moins de 5M$ pour le «cauchemar» qu’elle dit avoir subi.
«Sa qualité de vie a été indéniablement altérée, elle est en permanence affectée par des douleurs, souffrances et inconvénients physiques et mentaux», peut-on lire dans le document de cour déposé par l’avocat John T. Pepper et récemment rendu public au palais de justice de Montréal.
La poursuite vise Yvon Jeghers, un résident d’Ottawa qui habite une vaste villa sur un terrain de quatre acres dont la valeur foncière est établie à 1,8 million $. Les gestes qui lui sont reprochés seraient survenus entre 1969 et 1984.
À l’époque, il y avait une prescription de trois ans pour intenter une poursuite civile. Or, ce délai a été aboli en 2020, si bien que la femme a pu entamer des procédures devant les tribunaux.
Un «cauchemar»
Selon les documents de la cour, les abus auraient débuté alors que la femme maintenant âgée de la soixantaine n’était qu’une enfant. En plus « d’attouchements sur la totalité de son corps», il y aurait également eu des actes sexuels complets ainsi que de la violence psychologique et «d’une emprise sévère».
Le tout aurait duré 15 ans, jusqu’à ce que la femme soit âgée de la vingtaine.
«À la suite des agressions sexuelles, elle a été contrainte, tout au long de sa vie, de recourir à des soins médicaux et psychologiques afin de tenter de surmonter le cauchemar dans lequel il l’avait plongée», indique le document de cour.
Yvon Jeghers n’a jamais été accusé au criminel, mais sa sœur a décidé de le poursuivre au civil. Depuis la fin de la prescription, on voit d’ailleurs de plus en plus régulièrement ce genre de procédure, menant parfois à des condamnations civiles et forçant des agresseurs à délier les cordons de leur bourse.
Il nie tout
Dans ce cas-ci, la femme réclame 5 millions $. Mais de toute évidence, elle devra aller jusqu’au bout pour avoir gain de cause, puisque son frère nie les gestes qui lui sont reprochés.
«Il n’a jamais abusé ni agressé [la femme] telle que cette dernière le prétend. De plus, il n’est aucunement responsable des préjudices qu’elle prétend avoir subis depuis sa jeunesse», peut-on lire dans la réponse d’un avocat annexée au dossier.
M. Jeghers a d’ailleurs laissé savoir qu’il pourrait entamer une poursuite contre sa sœur pour diffamation, tout en indiquant qu’il pourrait demander à ce que ses frais d’avocats, à la fin des procédures, soient payés par elle.
La poursuite sera prochainement présentée à la Cour supérieure du Québec.
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