Agence du Revenu du Canada: menace de grève au cœur de la saison des impôts


Anne Caroline Desplanques
OTTAWA | Sans contrat depuis novembre 2021, les travailleurs de l’Agence du Revenu du Canada (ARC) menacent de faire la grève en pleine saison des impôts.
«Notre but ce n’est pas de faire la grève et d’impacter la population, assure Marc Brière, président national du Syndicat des employé-e-s de l’Impôt. Mais s’il faut y aller, je n’aurai aucune difficulté à défendre nos actions devant le public même si ce ne sera pas toujours populaire.»
Les 36 000 syndiqués de l’ARC représentés par l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) veulent la parité salariale avec les autres agences de l’État, soit 30 % de rattrapage salarial. Le télétravail et la sous-traitance sont aussi sur la table.
La ronde de votes de grève a débuté début février et s’étirera jusqu’à début avril, peu avant la date limite pour produire les déclarations de revenus, le 30 avril.
Services essentiels
Le syndicat indique qu’en cas de grève le versement des allocations importantes comme celles aux enfants et les remboursements de TPS ne devraient pas être perturbés. Les fonctionnaires sont forcés par la loi d’assurer les services essentiels en cas de conflit de travail. Dans ce but, une entente entre le syndicat et le gouvernement est en cours de négociation.
Perturbations envisagées
Le temps d’attente pour parler à un agent durant les impôts pourrait être encore plus interminable. Le syndicat indique qu’il pourrait retirer ses membres des centres d’appels ce qui engendrerait inévitablement de longs délais au téléphone. Le traitement des déclarations de revenus, donc des remboursements, pourrait aussi être ralenti. Avant de devenir générale, la grève pourrait s’exercer par région, de manière tournante, par jour ou autre.
Grogne généralisée
Globalement, l’AFPC réclame une hausse salariale de 13,5 % sur trois ans, alors qu’Ottawa propose 8 % sur quatre ans. Face à l’impasse, des votes de grèves se tiennent un peu partout, des services frontaliers à Services Canada en passant par les Anciens combattants, entre autres. Ils pourraient notamment aboutir à de sérieux ralentissements aux frontières et dans les aéroports, de quoi rappeler la crise des passeports et celle des dossiers d’immigration.
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