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L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

Agence du revenu du Canada: «Ça coûte cher d’impôt pour le peu de services qu’on a»

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Gabriel Côté

2025-09-05T04:00:00Z
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Une seconde d’inattention au moment de remplir sa déclaration de revenus et vous voilà pris dans les dédales du fisc pour plusieurs mois, comme l’a appris à ses dépens une retraitée de Saint-Amable à qui l’Agence du revenu du Canada réclame à tort plus de 3000$.

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«Je trouve que ça nous coûte cher en impôt pour ne pas avoir de service comme ça», s’indigne Johanne Fournier, 66 ans, au bout du fil.

Au printemps, sa comptable a commis une erreur en remplissant sa déclaration de revenus et a omis de préciser que certains montants de ses REER avaient été convertis en FERR (fonds enregistré de revenu de retraite).

Résultat: le revenu imposable de Mme Fournier a beaucoup augmenté d’un coup, selon les calculs de l’ARC, qui lui réclame depuis un peu plus de 3000$ et lui a retiré le droit aux suppléments pour les soins dentaires.

Constatant son erreur, sa comptable a dès le mois de mai transmis une déclaration de revenus corrigée et soumis une demande de redressement, puis Mme Fournier n’a plus eu de nouvelles.

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Patience

Comme bien des gens dans cette situation, elle s’est donc armée de patience et a attendu des heures au téléphone afin de parler avec un agent de l’ARC.

L’administration centrale de l’Agence du revenu du Canada, à Ottawa.
L’administration centrale de l’Agence du revenu du Canada, à Ottawa. Photo d’archives, Agence QMI

«On m’a mise deux fois en attente pendant l’appel, puis ils m’ont dit qu’il n’y avait rien d’autre à faire que d’attendre. J’ai éventuellement reçu un message me disant que la date d’achèvement visée pour ma demande allait au mois d’octobre. Visée!» s’indigne la femme de 66 ans. «Ça n’a pas de sens que ça prenne au moins six mois pour régler quelque chose d’aussi simple que ça!»

Cela fait déjà un certain temps que les centres d’appel de l’ARC, qui emploient entre 2000 et 3000 personnes chacun, sont débordés, une situation qui s’est aggravée alors que l’agence fédérale a laissé partir plus de 6000 employés entre mars 2024 et mars 2025, si l’on se fie à des chiffres obtenus par Radio-Canada.

Photo fournie par Johanne Fournier
Photo fournie par Johanne Fournier

«Pas normal»

Mais, par un contrecoup tout naturel, les problèmes de l’ARC deviennent ceux des contribuables comme Mme Fournier, qui doivent s’habituer à vivre avec une «dette» au-dessus de la tête et des messages les avisant que des intérêts vont s’ajouter s’ils ne paient pas à temps.

«Je ne vais pas payer, car ce serait comme d’admettre qu’ils ont raison», lance-t-elle, avant d’ajouter, après un long silence: «Tout ceci n’est pas normal.»

Plus tôt cette semaine, le ministre fédéral des Finances a déclaré vouloir remédier aux retards de services à l’ARC dans un délai de 100 jours et qualifié d’«inacceptables» les retards de services et les difficultés d’accès que rencontrent les citoyens dans les centres d’appels.

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