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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Pressée par son aile jeunesse, la CAQ envisage d'interdire les réseaux sociaux aux moins de 16 ans

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Photo portrait de Geneviève Lajoie

Geneviève Lajoie

2024-05-16T11:46:52Z
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Pressé par son aile jeunesse, le gouvernement Legault envisage d’interdire l’accès aux réseaux sociaux avant 16 ans au Québec.

«C’est une proposition qu’on va étudier sérieusement. Je l’ai déjà dit, tout est sur la table pour notre deuxième plan pour la dépendance aux écrans. Là, on cible vraiment les médias sociaux qui, effectivement, ont un impact sur la santé mentale, donc on va l’étudier», a affirmé jeudi le ministre des Services sociaux, Lionel Carmant.

Cette position mise de l’avant par la Commission de la Relève de la CAQ, qui milite pour que l’âge minimal pour avoir accès aux réseaux sociaux soit fixé à 16 ans, sera défendue par les jeunes lors du Conseil général du parti, qui se tiendra à Saint-Hyacinthe le 25 mai prochain.

Il y a quelques jours à peine, François Legault a pourtant rejeté et même tourné au ridicule l’idée d’instaurer une majorité numérique, comme le suggérait son rival péquiste Paul St-Pierre Plamondon.

  • Écoutez la rencontre Dutrizac – Dumont via QUB :

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Les jeunes militants caquistes souhaitent que le Québec soit encore plus strict que la France ou même la Floride, qui interdira aux moins de 14 ans d’ouvrir un compte sur un réseau social.

Dans une lettre ouverte, la présidente de la Commission de la Relève de la CAQ estime que sa génération a servi de «cobaye» à Meta, alors qu’on ignorait les conséquences de ces plateformes sur le développement et la santé mentale. «Maintenant que s’amorce un réveil collectif sur cette question, notre génération doit avoir son mot à dire», plaide Aurélie Diep, dans sa missive.

Elle souligne que les effets addictifs des médias sociaux sont désormais bien documentés. «Il est temps que l’on commence à traiter les médias sociaux pour ce qu’ils sont: des produits addictifs, au même titre que l’alcool, le cannabis et les jeux de hasard», insiste-t-elle.

En entrevue, Mme Diep évoque plusieurs avenues pour imposer la majorité numérique à 16 ans, qu’on pense à des conditions d’entrée plus sévères pour les différentes plateformes ou en exigeant un accord parental, comme la France s’apprête à le faire.

Photo Stevens LeBlanc
Photo Stevens LeBlanc

Le ministre Carmant promet de réfléchir à cette question avec ses collègues Mathieu Lacombe et Bernard Drainville.

«L’enjeu, c’est la faisabilité. C’est vraiment ça qu’il faut regarder. Et c’est sûr qu’il faut responsabiliser les parents. C’est ce sur quoi on a insisté dans notre première stratégie et il va falloir continuer à travailler là-dessus», a-t-il insisté, de passage à l’Hôpital Sainte-Croix à Drummondville pour une annonce en santé mentale.

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Pas de TikTok à l’école

Comme le recommande la sénatrice Julie Miville-Dechêne, les jeunes caquistes croient qu’il faut aussi protéger les enfants de la pornographie en ligne. Les sites internet de contenu pour adultes devraient donc avoir l’obligation de vérifier l’âge de la personne qui veut y accéder.

Étudiante en enseignement, Aurélie Diep dit constater les conséquences des médias sociaux sur des élèves du primaire. «Nous ne pouvons pas rester les bras croisés», renchérit-elle.

Les jeunes caquistes estiment que les enfants et les adolescents ne doivent pas pouvoir se réfugier sur TikTok, Instagram ou Snapchat durant les pauses ou l’heure du midi. C’est ce que réclame notamment le Parti Québécois. Depuis janvier, les téléphones intelligents sont interdits dans les classes, mais pas dans les aires communes.

Selon eux, il faut donc «encadrer l’utilisation et le temps d’usage quotidien des écrans dans les écoles afin que celle-ci soit de nature strictement pédagogique». Un «premier pas» pour favoriser la réussite éducative des élèves.

Comment l’appliquer? Aurélie Diep souligne que les établissements scolaires ont la possibilité de bloquer l’accès aux réseaux sociaux sur leur réseau wifi, ce qui empêcherait les élèves d’être rivés sur leur téléphone dès qu’ils sortent de la salle de cours.

Le ministre des Services sociaux voit d’un «très bon œil» que la relève de la CAQ se penche sur ces enjeux, alors que le gouvernement réfléchit actuellement à la nouvelle Stratégie québécoise sur l’utilisation des écrans et la santé des jeunes, qui doit être renouvelée en 2025.

Intégrer l’IA dans la fonction publique 
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Dans les propositions à débattre dans le cadre du Conseil national de la CAQ, plusieurs portent sur l’intelligence artificielle. Il est notamment demandé que le gouvernement intègre l’IA dans la fonction publique afin d’augmenter sa performance.

«L’automatisation de certains processus dans la fonction publique constitue un chantier d’avenir pour que les Québécois en aient plus pour leur argent, et que les employés de l’État puissent se délester de tâches simples et répétitives pour se consacrer à des tâches plus complexes, qui nécessitent l’intelligence humaine», plaide-t-on. 

L’IA devrait aussi être employée pour réduire les délais et le fardeau administratif des entreprises et des citoyens dans leurs interactions avec l’État.

Exemples de propositions à inscrire dans le programme de la CAQ 

  • L’instauration d’une majorité numérique à 16 ans pour l’ouverture d’un compte sur les réseaux sociaux, ainsi qu’une vérification rigoureuse pour accéder aux sites réservés aux personnes majeures. 
  • Encadrer l’utilisation et le temps d’usage quotidien des écrans dans les écoles afin que celle-ci soit de nature strictement pédagogique. 
  • Mettre en place des mesures pour protéger le droit à l’image, à la vie privée et à la réputation des mineurs en ligne au Québec. 
  • Que le gouvernement du Québec accentue son virage vers l’automatisation en intégrant l’IA pour une administration publique plus performante et la mise en œuvre de sa transformation numérique. 
  • Employer l’IA dans le but de réduire les délais et le fardeau administratif des entreprises et des citoyens dans leurs interactions avec l’État.   
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