Aga Khan: Justin a frôlé la catastrophe

Depuis maintenant six ans, les vacances de Justin Trudeau sur l’île de l’Aga Khan font couler beaucoup d’encre.

Les dernières révélations du Globe and Mail, lundi, nous ont appris que la Gendarmerie royale du Canada avait eu une sérieuse réflexion sur d’éventuelles accusations de fraude contre le premier ministre.

Une accusation aurait été fatale pour les libéraux. C’est un flou dans la loi, qui a porté la GRC à ne pas aller plus loin dans le dossier. Selon le Code criminel, pour éviter une accusation de fraude envers le gouvernement, un employé du gouvernement doit obtenir «le consentement écrit du chef de la division de gouvernement qui l’emploie ou dont il est fonctionnaire».

Un patron?

Ainsi, la GRC a déterminé qu’il n’est pas clair si le premier ministre peut consentir pour lui-même.

Est-ce que le premier ministre est son propre patron? Certains diront que les électeurs sont les patrons des élus. Dans ce contexte, cette belle pensée de la démocratie ne vaut pas grand-chose.

Pour la GRC, il était impossible d’aller de l’avant avec ce flou. Cependant, on peut penser qu’un ministre dans la même situation aurait été démis de ses fonctions par le premier ministre et possiblement accusé de fraude.

La loi nous confirme que le premier ministre a un statut spécial. Même si tous les humains doivent être égaux devant la loi.

Contexte

Il faut aussi regarder le contexte entourant cette décision. La GRC a fermé le dossier le 25 septembre 2019 – deux semaines après le début de la campagne.

Imaginez un instant que des accusations de fraude soient déposées contre le premier ministre en pleine élection.

Ça aurait probablement été la fin pour Justin Trudeau. Il aurait dû démissionner et les libéraux auraient terminé la campagne avec un nouveau chef.

Maintenant que nous savons que la loi est mal écrite, Justin Trudeau aura-t-il le courage de la changer?