Affiche controversée de l’hôtel de ville de Montréal: pas de remplacement avant février 2025
L’administration Plante refuse de préciser si le nouveau concept contiendra un quelconque signe religieux


Olivier Faucher
L’affiche controversée montrant une femme voilée à l’hôtel de ville de Montréal ne sera remplacée qu’en 2025, plusieurs mois après que la mairesse Plante a promis qu’elle la retirerait.
Le 27 octobre dernier, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, avait annoncé à l’émission Tout le monde en parle que la pancarte souhaitant la bienvenue à l’hôtel de ville, installée depuis la réouverture de celui-ci en juin dernier à l’occasion d’une exposition muséale, serait changée au nom de la laïcité.
«Je le comprends, le malaise [...] On est dans une société laïque et nos institutions doivent être laïques», avait-elle déclaré.
Il faudra attendre jusqu’au mois de février 2025 pour qu’elle soit enlevée et remplacée, a indiqué Catherine Cadotte, attachée de presse au cabinet de la mairesse.
Sans signe religieux?
«Depuis plusieurs semaines, le Bureau de la présidence travaille conjointement avec différents services à l’élaboration d’un concept de remplacement. La priorité est de développer un concept qui assure que chaque personne se sente représentée et accueillie à l’hôtel de ville.»
Ce nouveau concept qui sera dévoilé «dans les prochaines semaines» ne montrera plus de femme voilée, a fait savoir le cabinet en réponse à nos questions.
Or, l’administration Plante refuse, pour le moment, de préciser si un quelconque signe religieux y sera représenté, se contentant de dire qu’il sera «bien différent» de l’œuvre actuelle.
L’affiche montrant trois personnes avait suscité la controverse parce que la seule femme qui y est représentée est voilée. Des regroupements, dont le Mouvement laïque québécois (MLQ), avaient demandé son retrait.
«Il doit n’y avoir aucun signe religieux sur la nouvelle affiche, réclame Daniel Baril, président du MLQ. La laïcité c’est une réelle neutralité de faits et d’apparence, donc il n’y a pas de signe religieux [à l’hôtel de ville].»
Le Conseil national des musulmans canadiens, qui avait dénoncé la décision de retirer l’affiche, s’inquiète toujours du précédent que celle-ci crée.
«On ne réclame pas de politique qui dit qu’il doit absolument y avoir tout le temps quelqu’un avec un symbole religieux», mais est-ce que la Ville va désormais instaurer une «laïcité dénaturée où on exige qu’on invisibilise les minorités religieuses»? se demande-t-il. «Si c’est le cas, ce serait discriminatoire.»
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