Affaire Jeffrey Epstein: qui est Ghislaine Maxwell?
Agence QMI
L’affaire Jeffrey Epstein fait couler beaucoup d’encre aux États-Unis depuis le début du mois de juillet. Mais au milieu de la tempête, le nom de Ghislaine Maxwell est partout: voici ce qu’il faut savoir sur la complice du pédophile présumé.
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Qui est Ghislaine Maxwell?
Ghislaine Maxwell, fille préférée du magnat britannique de la presse Robert Maxwell et figure de la jet-set, fut très proche des puissants avant d’être arrêtée à l’été 2020 et condamnée à 20 ans de prison pour trafic sexuel de mineures.
La femme de 63 ans est née à Maisons-Laffitte, près de Paris, le 25 décembre 1961, avant d’être élevée dans un milieu hyperprivilégié à Oxford, où elle a étudié à la prestigieuse université britannique.
Elle a travaillé avec son père jusqu’à sa mort nébuleuse en 1991, des suites d’une chute en yacht, avant de s’envoler vers les États-Unis pour y démarrer une nouvelle vie d’ultra-mondaine, où elle fera la connaissance du financier Jeffrey Epstein, de huit ans son aîné, à l’âge de 30 ans.
Quel est son lien avec Jeffrey Epstein?
Ghislaine Maxwell et Jeffrey Epstein ont été tour à tour amants, amis, confidents, complices et collaborateurs en affaires, selon la presse spécialisée.
Mais ce n’est qu’après le suicide de son partenaire, retrouvé pendu en prison en 2019 alors qu’il attendait son procès pour crimes sexuels sur mineures, que les contributions de Ghislaine Maxwell ont été révélées au grand jour, menant à son arrestation dans le même dossier en 2020.
En effet, la femme, décrite lors de son procès comme une «une prédatrice sophistiquée» cultivant l’art de la «manipulation», a été reconnue coupable d’avoir fourni des adolescentes âgées de 14 à 17 ans à Epstein entre 1994 et 2004 pour qu’il commette des abus sexuels.
L’accusation s’est appuyée sur quatre plaignantes – dont deux n’avaient que 14 et 15 ans au moment des faits – qui ont raconté avoir été approchées par des «rabatteuses», dont Ghislaine Maxwell, près de leur école ou à leur travail.
Puis, après des séances de cinéma ou du magasinage «entre copines», les jeunes filles étaient persuadées, pour quelques centaines de dollars, de venir faire un massage, présenté comme non sexuel, à un puissant New-Yorkais prêt à faire décoller leur carrière.
En décembre 2021, Maxwell a été formellement reconnue coupable de plusieurs chefs d’accusation, dont trafic sexuel et transports de mineurs pour des activités sexuelles, écopant d’une peine de 20 ans de prison.
Sa relation avec le prince Andrew
Ghislaine Maxwell est une proche du prince Andrew, le deuxième fils de la reine Élisabeth II, qui a été lui-même accusé au civil à New York de crimes sexuels commis en 2001 sur une Américaine, Virginia Giuffre, mineure à l’époque.
Mais le prince a trouvé en février un accord à l’amiable – pour 13 millions de dollars selon le Daily Telegraph – avec la plaignante, évitant ainsi à la famille royale britannique un embarrassant procès au civil.
Ghislaine Maxwell: à nouveau au cœur de la tempête?
Quelques années après sa sentence, le nom de Ghislaine Maxwell est sorti de l’oubli au début du mois de juillet après que le ministère américain de la Justice et le FBI eurent annoncé n’avoir découvert «aucune preuve qui légitimerait une enquête contre des parties n’ayant pas été inculpées jusqu’à présent» ou la publication de documents supplémentaires.
Cette déclaration a remis le feu aux poudres à ceux qui réclamaient déjà plus de transparence dans le dossier de la part de l’administration de Donald Trump, surtout après que le Wall Street Journal eut révélé que l’ex-magnat de l’immobilier serait cité entre les pages à plusieurs reprises.
D’autant plus que, pendant des mois durant la campagne électorale, Donald Trump avait promis des révélations explosives sur ce dossier, ce qui alimente les spéculations quant au fait que son administration tenterait d’étouffer l’affaire.
Mardi, le ministère de la Justice a ainsi annoncé vouloir rencontrer Ghislaine Maxwell pour obtenir son témoignage dans cette affaire, afin de répondre à la grogne populaire, y compris celle provenant du camp républicain.
La femme a été rencontrée jeudi par le numéro deux du ministère de la Justice et ancien avocat personnel de Donald Trump, Todd Blanche, un geste qui «sent la corruption à plein nez», selon le chef des sénateurs démocrates Chuck Schumer.
La prisonnière a été citée à témoigner le 11 août prochain.
– Avec les informations de l’AFP