Affaire Desjardins: «C’est inacceptable. C’est même un peu choquant», dénonce François Legault
Le premier ministre n’a pas digéré le faux pas de l’institution financière québécoise
Francis Halin et Marc-André Gagnon
«Inacceptable», «un peu choquant», «surprenant»... le premier ministre François Legault n’a pas mâché ses mots, mardi, à l’endroit de Desjardins, qui a provoqué une tempête en se servant du drapeau canadien pour célébrer les Patriotes.
«Ça veut dire que notre musée national de l’histoire du Québec, on en a besoin pour expliquer aux gens c’est quoi les patriotes», a-t-il répondu lorsqu’interrogé par Le Journal, mardi, en marge d’une annonce en aérospatiale dans la métropole.
Il a rappelé que Desjardins «s’était excusée».
Samedi dernier, Le Journal rapportait que des caisses du Mouvement Desjardins ont souligné la Journée nationale des patriotes avec un drapeau canadien sur une affiche.
«Ça témoigne d’une méconnaissance de la signification de la Journée nationale des patriotes. J’y vois une illustration de plus de la pertinence d’avoir un Musée national de l’histoire du Québec!» avait réagi le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe, sur X.
- Écoutez l'entrevue avec Gilles Laporte, historien spécialiste du XIXe siècle québécois, enseignant en histoire du Québec au Cégep du Vieux Montréal et à l'Université du Québec à Montréal, via QUB :
Pour sa part, le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon, s’était demandé «combien d’employés au total chez Desjardins ont conçu, vu, utilisé ou installé ces affiches pour le jour des patriotes en n’ayant aucune notion historique sur le Québec ni aucune idée qu’il y a quelque chose qui cloche».
Excuses insuffisantes
À l'Assemblée nationale, le péquiste Pascal Bérubé a jugé insuffisant, le court message d'excuses publié par Desjardins, tard lundi soir.
« De faire un seul statut Facebook pour déterminer que ça suffisait comme excuse, sans donner d'explication, [...] c'est un peu court. [...] Je les invite à s'expliquer mieux que ça », a dit le député de Matane–Matapédia.
Idem pour le ministre responsable des Relations canadiennes, Jean-François Roberge, qui comme son collègue à la Culture, Mathieu Lacombe, ont d'abord cru à un canular. « J'aurais aimé voir la haute direction de Desjardins réagir. Là, j'ai vu une publication Facebook, je n'ai pas vu une déclaration officielle des hauts dirigeants, un communiqué formel. Je pense qu'ils doivent s'excuser de ça et s'engager à faire les choses de meilleure façon à l’avenir », a dit le député de Chambly.
L’Assemblée nationale a d’ailleurs adopté de façon unanime, mardi, une motion rappelant que « la responsabilité de bien faire connaître notre histoire incombe à toute la société, toutes ses institutions publiques et privées ».
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