Aérospatiale: le Canada toujours dans la course pour l’usine de Safran malgré la menace tarifaire, dit Champagne

En dépit de la menace tarifaire du président américain Donald Trump, le Canada demeure en lice pour l’implantation de la nouvelle usine de freins carbone de la compagnie française Safran, selon le ministre François-Philippe Champagne.

«Nous sommes encore dans la course et nous sommes très déterminés», a affirmé le ministre fédéral de l’Industrie, des Sciences et de l’Innovation dans une déclaration au Journal.

Le fabricant de moteurs d’avion a présélectionné la France, le Québec et l’Oregon aux États-Unis comme lieux possibles pour implanter sa nouvelle usine, et une décision finale devrait être prise d’ici le mois de juin.

«Les critères qui seront pris en compte pour le choix de l’implantation sont l’accès à une énergie décarbonée compétitive ainsi [qu']une visibilité et une garantie à long terme sur son coût», a expliqué l’entreprise dans un courriel.

Dans les derniers mois, le ministre Champagne a plaidé auprès de Safran en faveur du pôle aérospatial au Québec. «Nous leur avons expliqué que nous avons un écosystème très large, une expertise industrielle, les matériaux critiques, l’énergie renouvelable et un bon accès au marché», a-t-il relaté.

Quand on lui demande si la menace tarifaire du président américain Donald Trump ne risque pas de nuire aux chances du Canada dans ce dossier, François-Philippe Champagne répond que le cycle d’investissement dans l’industrie aérospatiale est «généralement de plus d’une décennie ou deux».

«Quand les gens regardent les droits de douane, ils les considèrent comme un défi à court terme», a ajouté le ministre.

Le dollar canadien a atteint son niveau le plus bas par rapport à la devise américaine en près de deux semaines mercredi, alors que les marchés s’inquiètent de la mise en œuvre éventuelle de tarifs douaniers américains de 25% sur les importations en provenance du Canada.