Adolescent tué par la police à Longueuil: plus de 5 heures avant d’aviser la famille
La famille songe à entreprendre des recours légaux contre la police

Frédérique Giguère
La famille de l’adolescent de 15 ans abattu par un policier de Longueuil dimanche ne s’explique toujours pas pourquoi il a fallu plus de cinq heures avant que quiconque ne l’informe de la situation et songe maintenant à poursuivre la police.
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«Ils ne comprennent pas et ils ont beaucoup de questions», lance Fernando Belton, l’avocat embauché par la famille du jeune Nooran Rezayi.
«Oui, à 100%, nous pensons entamer éventuellement une poursuite. Je ne veux pas que ça arrive à une autre famille. Mon fils ne reviendra pas parmi nous», a déclaré au téléphone Sharif Rezayi, le père de Nooran, à TVA Nouvelles.

La famille du garçon se demande également pourquoi il s'est écoulé autant de temps entre l'intervention policière et le moment où quelqu'un a finalement décidé de l'aviser.
«Pourquoi ils ont été appelés à 20h30, alors que ça s’est passé à 15h? Pourquoi la force létale a-t-elle été utilisée? Pourquoi avoir visé Nooran parmi l’ensemble des jeunes?» ajoute l’avocat criminaliste.
Considérant que Nooran Rezayi était accompagné de plusieurs amis, il est peu probable que les autorités aient eu de la difficulté à obtenir son identité, croit l’avocat. Qui plus est, l’événement s’est produit à seulement 10 minutes de sa résidence.

Il est encore trop tôt pour déterminer avec précision quels recours légaux seront pris par la famille, indique l'avocat, mais celle-ci entend bien aller jusqu’au bout.
«On veut s’assurer que le travail soit bien fait, dit Me Belton. On veut que la famille soit respectée dans ses droits en tant que victime par ricochet.»
Pour le moment, les autorités refusent de divulguer l’identité du policier qui a ouvert le feu sur l’adolescent.
«À part nous spinner ses excellents services à l’organisation, on ne veut rien nous dire, explique l’avocat. On aimerait pouvoir vérifier nous-mêmes son dossier.»
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Dimension raciale
L’avocat se questionne également à savoir pourquoi les agents se sont sentis en grand danger, au point d’ouvrir le feu sur un adolescent.
«Est-ce que c’est de voir un paquet de jeunes racisés qui a fait qu’ils se sentaient en danger? hypothétise Me Belton. C’est trop tôt pour dire s’il y a une dimension raciste là-dedans, mais c’est un des questionnements.»
«Ce qui m’intéresse, c’est l’usage de la force employée, parce qu’un policier qui sort son arme, c’est pour neutraliser. Pourtant, toutes les informations que nous avons obtenues à ce stade-ci de l’enquête indiquent que Nooran n’était pas armé. On se demande pourquoi Nooran est à la morgue et non chez lui.»
–Avec les informations d’Yves Poirier
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