Ado séquestré après un «sonne-décrisse»: le jury ne s’entend pas sur la moitié des accusations
Claude Bourgie et Mariama Diaby ont été acquittés de la moitié des chefs d’accusation, mais devront subir un nouveau procès sur l’autre moitié


Camille Payant
Le couple accusé d’avoir séquestré un adolescent après que ses amis et lui eurent voulu faire une blague en allant sonner à son domicile s'en sort bien puis il a été acquitté de trois chefs d'accusation tandis que le jury a été incapable de s'entendre sur trois autres.
Cela veut donc dire que Claude Bourgie et Mariama Diaby devront subir un nouveau procès dans les prochaines semaines au palais de justice de Saint-Jérôme. Après plus de cinq jours de délibérations, les membres du jury n’ont pas pu arriver à un verdict unanime quant aux accusations d’enlèvement et de voies de fait contre un adolescent de 14 ans qui pesaient contre Claude Bourgie et à celle de voies de fait contre un autre jeune qui pesait contre Mariama Diaby.
Selon la preuve que la Couronne a présentée au procès, quatre adolescents seraient allés sonner en août 2021 à la maison du couple à Saint-Sauveur, dans les Laurentides, pour ensuite la partir rapidement. Cette blague est communément appelée «sonne-décrisse».

Deux jeunes seraient partis dans une direction et les deux autres dans une autre. Leurs identités sont protégées par une ordonnance de non-publication.
Bourgie serait rapidement sorti de sa maison et aurait embarqué dans sa voiture Porsche 911 décapotable afin de se diriger vers un groupe qui se trouvait à quelques maisons de chez lui.
Voies de fait
Une fois sur place, le sexagénaire serait sorti de son véhicule et se serait mis à rouer de coups l’un des adolescents, alors âgé de 14 ans, tandis que sa conjointe aurait frappé au visage l’un de ses amis.
Le sexagénaire aurait ensuite agrippé l’ado qu’il aurait frappé et l’aurait transporté de force jusque dans son garage.
«M. Bourgie m’a demandé de me mettre à genoux, de me coucher sur le ventre. Ensuite, il a trouvé une corde dans son garage et a demandé à [un tiers] de m’attacher», avait mentionné la victime lors du procès.
Le jeune s’est finalement fait libérer quelques minutes plus tard par un policier appelé sur les lieux par ses amis.
Version des accusés
Les délibérations du jury étant confidentielles, il est impossible de savoir la teneur des discussions.
Mariama Diaby avait témoigné au procès avoir dû se défendre contre des jeunes qui l’ont attaquée, après s’être fait voler son cellulaire qui était resté à l’extérieur.
Lors de son témoignage, Bourgie avait traité les ados de «voleurs», «provocateurs» et «très, très impolis».
Le consultant dans le domaine minier est resté muet sur ce qui s’est déroulé une fois l’adolescent rendu dans le garage, tandis que sa conjointe avait juré n'en avoir rien su.
Les membres du jury ont cru la version de Mariama Diaby puisqu’elle a été acquittée de l’accusation de séquestration.
Ils ont aussi acquitté Claude Bourgie des accusations de voies de fait et de menaces de mort sur un autre adolescent.
Les parties seront de retour en cour pour la suite des procédures dans les prochaines semaines.