Ado électrocuté après une sortie de route: un coroner réclame plus de prévention auprès des jeunes conducteurs
Il est décédé après une soirée festive avec deux amis pour souligner la fin des classes


Dominique Lelièvre
Un coroner réclame plus de sensibilisation auprès de la jeunesse entourant l’alcool au volant après la mort d’un jeune homme de 16 ans électrocuté lors d’une sortie entre amis qui s’est conclue par une collision avec un poteau électrique, dans Charlevoix.
Le 8 juin 2023, ce qui se voulait un moment festif à l’approche de la fin des classes a viré en cauchemar pour Émeric Gauthier et deux de ses amis.
Réunis chez l’un des adolescents après avoir assisté à un spectacle à leur école, ils ont consommé quelques bières avant d’emprunter, plus tard dans la soirée, le pick-up d’une connaissance.

Alors qu’Émeric était passager à l’arrière, le conducteur s’est livré à des virages brusques et à des dérapages volontaires sur un chemin de terre isolé à Petite-Rivière-Saint-François.
Toutefois, suite à une perte de contrôle dans une pente à la sortie d’une courbe prononcée, la camionnette a plongé dans un fossé et a percuté violemment un poteau électrique.
Fils au sol
Selon le coroner, les trois occupants semblaient indemnes dans un premier temps, mais les choses ont pris une tournure plus dramatique alors qu’ils tentaient de sortir du véhicule.
La victime a été retrouvée inanimée et étendue au sol, «vraisemblablement» électrocutée par des fils tombés lors de l’impact, tandis que ses amis ont survécu. Il s’agit d’un décès accidentel.

Des analyses ont révélé une alcoolémie de 88 mg par 100 ml de sang dans l’organisme du jeune conducteur, qui était pourtant soumis à la tolérance zéro pour l’alcool en raison de son permis de conduire probatoire.
Pour le coroner, Dr Arnaud Samson, «cette histoire met en lumière la vulnérabilité de certains moments dans la vie des jeunes, où l’enthousiasme, le sentiment d’invincibilité, l’alcool et le goût du risque peuvent transformer une soirée festive en tragédie.»

Il formule une recommandation à la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), soit de diversifier ses efforts de sensibilisation et de prévention pour la clientèle des 21 ans et moins en collaboration avec les corps policiers. Ces activités devraient viser l’alcool au volant et la vitesse, réclame-t-il.
Pas de rancœur
Émeric Gauthier était un jeune homme travaillant avec de belles valeurs, confie au Journal son oncle Emmanuel Deschênes.
Ce dernier n’entretient pas de rancœur envers le conducteur, mais souhaite que les tristes événements aident à conscientiser d’autres jeunes.
«Vous êtes responsable de votre sécurité. Quand il y a une petite voix en dedans de vous qui vous dit de ne pas y aller, n’allez-y pas», lance-t-il.
Pour la famille, le deuil se poursuit.
«On se remémore des souvenirs. On a notre mémorial. Quand on fait des partys dans le garage, sa photo est là. Il est avec nous autres et on ne l’oubliera jamais, ça, c’est sûr», affirme l’oncle.
Quant à l’adolescent qui était au volant, il a été accusé de conduite dangereuse ayant causé la mort et de conduite avec les facultés affaiblies.
«Devant le tribunal, la responsabilité de la conduite dangereuse est reconnue», indique le coroner.
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