«Kukum» au TNM: «Je voulais que ce soit bon» – Michel Jean


Frédérique De Simone
Fraîchement revenu de la capitale française, où il a connu un franc succès au Festival du livre de Paris, l’auteur et journaliste Michel Jean se dit choyé de voir son roman Kukum être adapté sur les planches.
Au dévoilement de sa nouvelle programmation, lundi, le TNM a annoncé qu’il adapterait cet automne, avec la collaboration de Joséphine Bacon, l’œuvre de Michel Jean, qui aura d’ailleurs aussi droit à une adaptation télévisuelle.
«Dans Kukum, la série télé, j’ai participé beaucoup au développement du projet, mais ce n’est pas moi qui signe le scénario. Dans la pièce de théâtre, je me suis fié à Lorraine Pintal et à son équipe parce que je suis moins familier avec le théâtre», a indiqué le lecteur de nouvelles.

«Je voulais que ce soit bon», a-t-il dit avec un sourire en coin, ajoutant avoir suggéré aux dramaturges de se fier le plus possible à l’histoire du livre, «de garder ça simple» et de s’inspirer de la mise en lecture qui se fait depuis un an avec la comédienne Dominique Piétin.
«Mais, je les ai laissé faire. Je fais confiance en Émilie Monnet, c’est quand même une des tops au Québec en ce moment, reconnue à l’international. Indépendamment qu’elle soit autochtone, c’est quand même quelqu’un qui est en montée», a ajouté l’auteur, soulignant s’être rapidement senti bien et en confiance.
- Écoutez l'entrevue avec Michel Jean, auteur de Kukum à l’émission de Sophie Durocher via QUB :
Faire partager ses œuvres au plus grand nombre
Ayant souvent refusé d’adapter ses œuvres à l’écran, Michel Jean est depuis peu plus ouvert au passage de ses romans vers d’autres médiums.

«Je ne veux pas délaisser la littérature pour faire des films, mais je suis un peu plus ouvert qu’avant à travailler l’adaptation de mes romans», a-t-il dit à l’Agence QMI, indiquant parvenir à arrimer l’écriture d’une adaptation à celle de nouveaux ouvrages.
«Je rêvais d’écrire des romans. Mon but n’était pas d’écrire des scénarios. Mais une fois que le roman est écrit, tu veux que l’histoire ait le plus grand déploiement possible et dans mes romans, il y a aussi un propos. Par exemple avec Qimmik, j’ai écrit tout ça pour que les gens prennent conscience de ce qui s’est passé quand on parle du massacre des chiens nordiques».
«Je suis quand même content qu’un nouveau médium, un nouveau média, aide à rejoindre plus de gens», a-t-il poursuivi.
«Ce qui est important pour moi, c’est que les personnages dans le film [Qimmik] soient joués par des Inuits, que le projet soit fait en collaboration avec les Inuits et j’espère qu’on va trouver un producteur inuit qui veut collaborer au projet», a souligné l’auteur.
L’adaptation cinématographique de Qimmik par Anik Jean est actuellement encore à l’étape de la préproduction, mais le projet avance, a confirmé son auteur, qui signe également son scénario.
Un lectorat aussi varié que la population
La semaine passée, au Festival du livre de Paris, Michel Jean a dû prolonger sa séance de signatures tellement il y avait foule à sa table, ne pouvant cependant saluer tout le monde.

Comme au Québec et ailleurs dans le monde où il est allé présenter ses œuvres, il observe un public aussi varié que l’est la population, prévoyant cependant d’obtenir un succès un peu plus important auprès des jeunes de 35 ans et moins.
«La question des droits des premiers peuples, ils sont plus ouverts à ça, les millénariaux, et pas juste au Québec, je le vois aussi en France et en Allemagne», a-t-il dit, ajoutant remarquer beaucoup plus d’ouverture de la part du public que des décideurs.

«J’ai des hommes de 50 ans qui viennent me voir et qui me disent qu’ils n’ont jamais lu un livre de leur vie d’adulte, mais ils aiment la chasse, ils ont commencé à lire Kukum et maintenant ils lisent mes livres. Et j’ai plein de jeunes qui les lisent, environ 50%».
Michel Jean travaille actuellement sur son nouveau roman, sur lequel il avoue se questionner encore. Il devrait somme toute aborder le sujet des femmes autochtones disparues ou assassinées.
- Parmi les autres projets en développement, notons une série en 10 épisodes pour Tiohtiáke, scénarisée par l’animatrice et autrice wendat Isabelle Picard, et un film pour Le vent en parle encore.