«Adam s’est pris pour Superman»: une mère endeuillée veut sensibiliser les jeunes sur les conséquences tragiques de l’usage de drogues


Catherine Bouchard
Quelques jours après une surdose probable au fentanyl sur la Rive-Sud, une mère de famille endeuillée a rassemblé tout son courage pour éveiller les jeunes contre les ravages de la drogue après avoir retrouvé son fils de 22 ans sans vie en décembre dernier, décès survenu à la suite d’une surdose de fentanyl et bromazolam.
Dans une vidéo qui déchire le cœur, diffusée le 15 décembre dernier sur TikTok et vue plus de 127 000 fois, Janis Lalonde Bouchard lance un cri du cœur aux jeunes pour les mettre en garde sur les conséquences dramatiques de l’usage de drogues.
Le 12 décembre dernier, elle a retrouvé son fils, Adam Bouchard, inanimé dans son lit. Avant même qu’elle reçoive les analyses toxicologiques, pour elle, il n’y avait aucun doute sur la cause du décès de Adam. L’hypothèse de la surdose s’est confirmée dans les derniers jours, à la suite de la lecture du rapport de la coroner, Me Sophie Régnière, dont la famille a obtenu copie dans les derniers jours. Le Journal a également pu obtenir ledit document par l’intermédiaire de la famille.
«Le décès de M. Adam Bouchard est attribuable à une intoxication au fentanyl et au bromazolam», peut-on y lire.

Mme Lalonde Bouchard savait que son fils consommait. Il avait, un certain temps, diminué sa consommation.
«Mais [peu avant son décès], c’était reparti pas mal», se désole-t-elle.
«Ce que je viens de vivre, aucun parent ne devrait avoir à vivre ça. J’avais souvent la crainte de trouver Adam comme ça, parce que je savais que ça pouvait arriver, souffle la mère. Cette crainte, elle s’est révélée».
Mme Lalonde Bouchard indique que son fils ne voyait pas le danger de la consommation.
«Comme de nombreux autres jeunes, laisse-t-elle tomber, Adam s’est pris pour Superman. Rien n’avait l’air de pouvoir le tuer».
Elle souhaite s’impliquer dans la lutte contre l’usage de drogues chez les jeunes. La forme que ça prendra reste à définir.
«Sa mort ne restera pas en vain! Son décès doit servir d’exemple pour tous ceux qui peuvent être tentés de tester leur limite», lance-t-elle.

Bien qu’elle décourage toute consommation, elle estime que les revendeurs devraient à tout le moins mieux informer les consommateurs sur la nature des substances qu’ils leur vendent. Elle croit que son fils pensait avoir acheté du Xanax, et non du bromazolam.
«Wake up call»
Mme Lalonde Bouchard se console avec l’amour qu’elle reçoit depuis ce terrible choc. Lorsqu’elle s’est confiée au Journal, une dizaine d’amis de son fils ainsi que la petite amie de celui-ci l’ont accompagnée.
«Ce sont tous mes enfants maintenant», lance-t-elle.
Pour les amis de Adam, cette «énorme perte» est un véritable «wake up call».
«Nous voulons nous assurer que les choses vont changer. Ce monde nous échappe et nous avons besoin de changer les choses», lance Isaac Lévesque.

Un autre ami, Billy Lacroix, souhaite également faire réaliser à tout le monde que personne n’est à l’abri et qu’il n’y a pas «qu’un seul profil» de famille où ce genre de drame peut survenir.
«Deux clics sur le net et [c’est fait]. C’est super accessible», explique-t-il.
Ce qu’ils ont dit
«Adam était renfermé, il ne parlait pas de ses problèmes. Ce qu’il voulait, c’était de voir les gens autour de lui heureux. C’est ça qui le rendait heureux» – Étienne Guénard Huard, ami de la victime
«Il faut que les parents soient avertis de surveiller plus leurs enfants et que les jeunes voient ce que ça fait [l’usage de drogues]. Ils sont aimés plus qu’ils ne le pensent, les jeunes» – Lora Lalonde, grand-mère d’Adam.
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