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L'article provient de Le Journal de Québec
Société

CISSS de Lanaudière: action collective pour des stérilisations sans consentement

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Photo portrait de Jean-François Racine

Jean-François Racine

2021-11-18T01:00:18Z
2021-11-18T03:24:07Z
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Des femmes d’origine atikamekw ont déposé une demande d’action collective pour des chirurgies de stérilisation subies sans leur consentement au CISSS de Lanaudière depuis 50 ans.

Les demanderesses, qui veulent utiliser un pseudonyme, désirent être désignées comme représentantes de « toutes les femmes d’origine atikamekw qui ont subi une intervention chirurgicale ayant porté atteinte à leur fertilité sans avoir donné leur consentement libre et éclairé, au CISSS de Lanaudière, depuis décembre 1971 ». Leur action vise le CISSS de Lanaudière, de même que deux médecins.

Sans consentement

« Parmi les pratiques discriminatoires graves qui ont cours au CISSS de Lanaudière, il existe un phénomène répandu de stérilisations subies par les femmes atikamekw sans leur consentement ou sans que ce consentement ne soit libre et éclairé », peut-on lire dans la demande de 23 pages déposée récemment en Cour supérieure.

Ultimement, les demanderesses souhaitent obtenir réparation « pour les atteintes discriminatoires et violentes à leur sûreté, leur intégrité, leur liberté et leur dignité, causées par la faute des défendeurs. »

Selon elles, les abus subis se comparent à des abus de nature sexuelle puisqu’ils ont été commis dans un contexte de relation de pouvoir et qu’ils ont visé certains des aspects les plus intimes de leur vie.

En outre, ces femmes ne veulent pas que leurs proches soient informés des abus qu’elles ont subis, d’où la demande de conserver l’anonymat.

« Agression »

Les deux représentantes du groupe auraient subi une intervention chirurgicale stérilisante sans y avoir consenti lors de la naissance de leur dernier enfant.

« Les médecins et les employés du CISSS de Lanaudière ne pouvaient pas non plus ignorer qu’une pratique d’opérations chirurgicales stérilisantes non consenties existait au sein de l’établissement », ajoutent les avocats.

Cette action serait par ailleurs imprescriptible puisqu’elle résulte d’une agression à caractère sexuel. 

Le courage de Joyce Echaquan aurait permis aux membres du groupe de trouver la force de dénoncer les actes fautifs subis au CISSS de Lanaudière.  

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