Action collective pour agressions sexuelles: le milliardaire québécois Robert Miller fait appel


Anouk Lebel
Le milliardaire québécois Robert Miller porte en appel la décision de la Cour supérieure d’autoriser une action collective au nom de femmes qui disent avoir été victimes d’un système de prostitution lorsqu’elles étaient mineures.
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«Le jugement échoue à identifier un enjeu commun qui pourrait faire avancer le débat de manière significative», peut-on lire dans le document déposé mercredi après-midi à la Cour d’appel du Québec.
Les avocats de Miller estiment aussi que la juge Catherine Piché a commis une «erreur de droit grave et sans précédent» en acceptant que 46 déclarations anonymes soient incluses à la demande.
Dans la demande autorisée le 14 janvier dernier, les codemanderesses allèguent avoir été victimes d’un même modus operandi au bénéfice de Miller lorsqu’elles étaient âgées de 11 à 17 ans.
Elles auraient été «choisies» pour Miller puis invitées à le rencontrer dans des chambres d’hôtel louées pour permettre une relation sexuelle et elles recevaient de généreux cadeaux en argent, bijoux, vêtements ou voyages.
La juge Piché avait conclu que ce cas se distinguait de l’action collective contre l’ancien magnat de l’humour Gilbert Rozon, refusée par la Cour supérieure, qui avait conclu que chaque plaignante devait intenter une poursuite individuelle.
L’action collective pourrait coûter jusqu’à 250 millions de dollars à Miller, qui aurait pu faire jusqu’à 100 victimes.
Elle vise Miller, mais aussi son entreprise Future Electronics ainsi que trois de ses collaborateurs, Raymond Poulet, Sam Joseph Abrams et Helmut Lippmann.
Tous ont déposé une demande d’appel de la décision mercredi.
– Avec Camille Payant