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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Acheter une maison sur Facebook Marketplace: possible de faire un bon coup... à condition d'être bien informé

Photo d'archives, Agence QMI
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Photo portrait de Félix  Desjardins

Félix Desjardins

2025-09-27T04:00:00Z
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Désireux d'économiser plusieurs milliers de dollars, des Québécois délaissent les agences de courtage immobilier et vendent ou achètent des propriétés sans encadrement. Déconseillée pour les novices, cette pratique vient avec son lot de risques, préviennent des experts. 

Sur des plateformes comme Facebook Marketplace, Kijiji et Lespac, on ne retrouve pas que de vieux meubles ou des voitures. Des propriétaires audacieux souhaitent conclure des transactions d’une valeur de plusieurs centaines de milliers de dollars sans intervention d’un tiers.

«Ce qu’on retrouve souvent, ce sont des annonces avec des informations partielles, imprécises et non vérifiées, soutient Nathalie Bégin, porte-parole de l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ). L’acheteur s’expose à des surprises et à de la fraude potentielle.»

Un risque augmenté
Marc-Antoine Bernier est notaire et vulgarisateur juridique pour Éducaloi. Crédit: Courtoisie Éducaloi
Marc-Antoine Bernier est notaire et vulgarisateur juridique pour Éducaloi. Crédit: Courtoisie Éducaloi Courtoisie Éducaloi

Sans l’accompagnement d’un courtier, ou bien d’une plateforme comme DuProprio, on doit redoubler de prudence et de patience, poursuit Me Marc-Antoine Bernier, vulgarisateur juridique chez Éducaloi.

En plus de poser les bonnes questions au vendeur, on doit s’assurer de rédiger une promesse d’achat flexible et conditionnelle à une inspection préachat, en outre.

«Quand on est premier acheteur, ce genre de transaction est très risqué, estime-t-il. Il faut se laisser des portes de sortie et ne pas se ligoter avec sa promesse d’achat.»

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Des informations à obtenir

Alexis Malette-Poirier a fait l’acquisition d’un sixplex en Outaouais, le 1er juillet dernier, qu’il avait découvert sur Facebook Marketplace. Grâce à son expérience en immobilier, il a pu acheter cette propriété sans courtier et sous la valeur marchande... non sans difficulté.

«Il n’y avait pas beaucoup d’informations et de photos sur l’annonce, relate le conseiller financier. Les revenus de l’immeuble n’étaient même pas affichés.»

Après avoir «gratté» pour obtenir l’information nécessaire et négocié à la baisse le prix d’achat, une promesse d’achat avec condition a été signée par les deux parties. L’inspection qui a suivi a permis de revoir le prix à la baisse une fois de plus.

«C’est la base, tranche-t-il. Acheter hors marché, sans inspection et sans garantie légale, c’est le plus gros risque qu’on peut prendre.»

Sans filet de sécurité
Nathalie Bégin est présidente du comité de pratique sur le courtage de l'Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec. Crédit: Courtoisie APCIQ
Nathalie Bégin est présidente du comité de pratique sur le courtage de l'Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec. Crédit: Courtoisie APCIQ Courtoisie APCIQ

En bref, s’entendent les experts, cette pratique devrait être réservée aux initiés, puisque le commun des mortels peut oublier les «angles morts» de l’immobilier, la spécialité des courtiers.

«En 2025, avec la complexité de la documentation, des demandes, des règlementations, on est plus sûr en faisant appel à un courtier, conclut Mme Bégin. Quand on achète sans intermédiaire, on peut balayer certaines étapes en agissant sur le coup de l’émotion.»

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