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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Acheter, c’est voter: boycottons Amazon!

Photo ADOBE STOCK
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Photo portrait de Laure Waridel

Laure Waridel

2025-01-24T20:30:00Z
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Le débat fait rage. Est-il utile de boycotter Amazon?

Oui! Mais, pas tant à cause des ventes perdues à court terme que pour des impacts dommageables pour son image. Il y a aussi des avantages pour nos entreprises locales.

Colosse aux pieds d’argile

Avec des revenus de 620 milliards $ à l’échelle mondiale en 2024, qu’est-ce que la perte de quelques millions de consommateurs pourrait changer pour Amazon?

Pas grand-chose à première vue. Surtout si le boycottage ne touche que le Québec.

Il faut cependant savoir que le mouvement existe déjà ailleurs. Il pourrait s’amplifier dans le contexte géopolitique actuel. Amazon est un emblème états-unien.

De plus en plus de gens sont à la recherche de moyens à leur portée pour agir contre des comportements répréhensibles auxquels nos gouvernements ne s’attaquent pas suffisamment.

Il n’y a pas que l’exploitation des travailleurs et ses pratiques antisyndicales qui sont pointées du doigt chez Amazon, mais aussi sa très grande empreinte environnementale.

Amazon est également reconnu pour ses pratiques d’évasion fiscale systématique, créant une concurrence déloyale pour nos entreprises. Pourtant, ce sont les entreprises d’ici qui participent à l’effort collectif nécessaire à notre santé économique.

Image

Si Amazon dépense des milliards en publicité chaque année, c’est parce que son image rapporte beaucoup d’argent.

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À partir du moment où les consommateurs ne veulent plus être associés à une entreprise qui va à l’encontre de leurs valeurs, son image est affectée.

Surtout si le boycottage est médiatisé et génère une prise de conscience collective quant à l’importance de privilégier nos entreprises locales pour nos achats autant que pour nos investissements.

Acheter, c’est voter

Perdre quelques millions de revenus au Québec changera bien peu de choses pour Amazon. Mais ce même argent dépensé dans nos entreprises enrichit directement notre économie.

Face aux tarifs de Donald Trump et aux chaines d’approvisionnement de plus en plus affectées par les extrêmes climatiques, il est dans notre intérêt de développer notre souveraineté économique.

Celle-ci passe par la santé de nos PMEs dans tous les secteurs économiques. Pas seulement alimentaire et énergétique.

Effets boule de neige

Au-delà du boycottage d’Amazon mené par des individus, nos gouvernements, nos entreprises et toutes nos organisations devraient elles aussi privilégier des acteurs économiques locaux dans leurs politiques d’achats autant que leurs investissements.

Il est urgent que les gouvernements du Québec et du Canada cessent de subventionner Amazon et renégocient leurs contrats de 100 et de 150 millions de dollars pour des services infonuagiques.

Qu’Hydro-Québec revoit les rabais accordés à cette multinationale multimilliardaire, alors que des Québécois peinent à payer leur facture d’électricité.

Qu’en termes de placements, on boycotte l’achat d’actions d’Amazon et qu’on vende celles que l’on détient.

La Caisse de dépôt et placement du Québec devrait donner l’exemple.

Il serait aussi intéressant de savoir si Fondaction et le Fonds de solidarité détiennent des actions d’Amazon et ce qu’elles comptent faire avec?

Le boycottage d’Amazon est un acte de résistance. Chaque dollar réinvesti localement est un vote pour notre économie.

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