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L'article provient de Le Journal de Québec
Affaires

Achat d’un véhicule électrique chinois: la riposte possible des consommateurs face aux menaces tarifaires de Trump

Parce que le Canada a aveuglément suivi les États-Unis, des tarifs douanier de 100% sont imposés aux véhicules électriques chinois

Tirée du site de BYD
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Photo portrait de Francis Gosselin

Francis Gosselin

2025-03-29T04:00:00Z
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En octobre 2024, le Canada a aveuglément suivi son plus grand partenaire commercial, les États-Unis, en imposant à la Chine un tarif douanier de 100% sur ses véhicules électriques.

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Dans les faits, cela fait doubler le prix de ces voitures.

C’est l’équivalent de les interdire, ou presque.

Les véhicules électriques chinois, qu’on peut voir circuler en Europe et en Asie, représentent le nouveau standard en matière d’innovation automobile. Des voitures plus technologiques, plus confortables, avec une plus grande autonomie et... à moitié prix.

La BYD Dolphin, une sous-compacte avec 300 km d’autonomie, se vendrait 13 900$ US, si elle était disponible.

Vous avez acheté une auto neuve à ce prix-là, vous, récemment? Est-ce que la riposte des consommateurs aux menaces tarifaires de Trump ne serait pas aavoir la chance d’acheter une voiture électrique bon marché?

Le Canada n’a pas respecté les règles

Le principal défaut des voitures chinoises, c’est qu’elles sont pas chères. Face à une concurrence technologique et économique, nous avons choisi de protéger notre industrie, qui peut ainsi continuer d’innover à pas de tortue.

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Cette décision, annoncée avec empressement, contraste avec la tradition canadienne de prudence diplomatique et de respect des règles du commerce international.

Sans même avertir ni justifier la mesure auprès de l’OMC, le Canada a imposé ce tarif de manière cavalière, sans préavis, sous de faux prétextes, au plus grand mépris des relations historiques qui nous unissent à la Chine.

Cavalier, sans préavis, faux prétextes... ça vous rappelle quelqu’un?

Rire du monde

Pour justifier ces mesures, le Canada a invoqué l’appui du gouvernement chinois qui, dit-on, subventionne son industrie automobile.

Ironiquement, Northvolt, GM-POSCO, Ford-EcoPro et Volkswagen venaient d’obtenir plusieurs milliards de dollars de subventions gouvernementales pour produire leurs batteries ici.

Le Canada qui fait la morale sur les subventions, c’est presque drôle.

Le Canada a aussi invoqué les normes de travail insuffisantes et le manque de mesures de protection de l’environnement en vigueur en Chine. Cela ne nous embête pas, quand vient le temps d’importer nos iPhone ou nos MacBook, mais les voitures, vous comprenez...

Enfin, il y a l’enjeu de la sécurité nationale. Mais à ce titre, vous sentez-vous beaucoup plus à l’aise avec vos Tesla? À défendre notre frontière avec des F-35? La sécurité nationale, ça vaut pour tous les États voyous, dont celui avec qui nous partageons la plus longue frontière terrestre au monde.

Tout le monde perd

Pour protéger des emplois en Ontario – emplois qui de toute façon ne sont plus du tout garantis depuis Trump –, nous avons rompu nos engagements en matière de commerce international.

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Quand on voit ça, on peut bien donner des leçons aux républicains...

En contrepartie, la Chine a annoncé ces derniers jours des tarifs de rétorsion sur une dizaine de produits, dont l’huile de canola, le porc et les fruits de mer. Pour protéger les emplois automobiles et la prétendue filière batterie, nous avons fait très mal à nos agriculteurs et à nos pêcheurs.

Qui a choisi ces gagnants et ces perdants? Avez-vous voté pour ça, vous?

Pendant ce temps, nous n’avons toujours pas accès à des véhicules électriques abordables. Nous sommes prisonniers du très lent régime d’innovation américain, qui n’arrive plus à rivaliser.

Dans une guerre tarifaire, tout le monde perd.

À ce stade-ci, on devrait avoir appris la leçon.

Électrifier le pays

La guerre commerciale qui débute entre le Canada et les États-Unis va faire mal. Elle pourrait engendrer une récession tout en produisant de l’inflation. Les économistes appellent cela la stagflation.

C’est le pire scénario.

Il y a toutefois quelques pistes à explorer. Par exemple, savez-vous comment faire pour diminuer l’inflation en deux étapes faciles? On laisse entrer des voitures électriques à moitié prix. Puis, on remplace le pétrole étranger en exploitant notre électricité peu chère pour se déplacer.

C’est presque trop facile.

Reste juste à piler sur notre orgueil, et admettre que c’était une très mauvaise décision.

Depuis trop longtemps, nous bâtissons notre politique étrangère en imitant celle des Américains. Le moment est venu de normaliser nos relations avec la Chine et de tirer parti de leur avance technologique pour stimuler l’économie canadienne.

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