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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Accusée de meurtre aux États-Unis: une jeune femme risque la peine de mort

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Guillaume Cotnoir-Lacroix

2025-08-19T20:08:01Z
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La jeune femme accusée d’avoir tué un agent de la patrouille frontalière américaine au Vermont en janvier dernier pourrait faire face à la peine de mort. L’événement était survenu sur l’Autoroute 91, tout près de Stanstead, en Estrie.

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Teresa Youngblut, 21 ans, une résidente de Seattle, fait face depuis la semaine dernière à une accusation de meurtre pour l’homicide de l’agent de la patrouille frontalière David «Chris» Maland. Elle est aussi accusée de l’agression de deux autres agents et de divers crimes reliés aux armes à feu, dans le cadre du même événement qui était survenu lors d’une interception, à la hauteur de Coventry.

Proche de Donald Trump et procureur en chef des États-Unis, Pam Bondi a autorisé le procureur des États-Unis pour le Vermont par intérim à demander la peine de mort pour l’accusée advenant un verdict de culpabilité.

«Donald Trump, on voit dans son histoire qu’il aime beaucoup la peine de mort, lance Frederick T. Davis, membre du barreau de New York et de Paris et expert en justice américaine. Sous lui, le département de la justice a dit qu’il allait utiliser la peine de mort quand ils peuvent», a-t-il rappelé.

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TVA Nouvelles
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Le criminaliste à la retraite et expert du droit criminel américain Jean-Pierre Rancourt habite à Newport, au Vermont, à quelques kilomètres du crime allégué.

«C’est un officier qui a été tué pendant son travail. Tous les gens ici autour connaissaient cet officier-là. Ç’a été un drame assez important. Ça a fait jaser beaucoup», a-t-il raconté.

L’accusée et son compagnon Felix Bauckholt étaient déjà dans la mire des autorités au moment de l’échange de coups de feu qui a coûté la vie à l’agent Maland.

Ils s’étaient vraisemblablement radicalisés et avaient été aperçus dans un hôtel habillés comme des membres d’un groupe d’intervention tactique, quelques jours auparavant.

Bauckholt avait aussi perdu la vie dans l’échange de tirs. Même si la peine de mort a été abolie au Vermont au début des années 70, le fait qu’un agent fédéral ait été tué permet légalement de l’envisager.

«La loi qui s’applique, c’est la loi fédérale, rapporte Me Rancourt. On peut demander la peine de mort parce qu’au fédéral, on peut. Surtout quand on a affaire au meurtre d’un officier de justice, on peut faire cette demande-là. Ça ne veut pas dire que ça va être accordé», précise-t-il toutefois.

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Teresa Youngblut, une résidente de Seattle, a plaidé non coupable au chef de meurtre. Les requêtes préliminaires en vue du procès devraient commencer dans les prochains mois.

Si un procès devait survenir, c’est un jury de citoyens du Vermont qui devra trancher sur sa culpabilité, mais aussi sur la peine de mort. Le Vermont est un état de gauche qui vote largement démocrate, élection après élection, rappelle Me T. Davis.

«À mon avis ce serait un peu difficile de trouver 12 personnes à l’unanimité qui vont dire ‘’oui, nous allons imposer la peine de mort’’, analyse-t-il. À mon avis, ce n’est pas très probable», pense celui qui enseigne à la faculté de droit de l’Université Columbia, à New York.

Les deux experts rencontrés expliquent que le procureur américain n’a d’autres choix que d’annoncer rapidement qu’il compte demander la peine de mort, même si le procès ne s’est pas encore tenu et que la culpabilité de l’accusée n’a pas encore été prouvée.

La personne qui fait face aux accusations a alors toute l’information nécessaire pour planifier une défense pleine et entière et connait les possibilités qui l’attendent en cas de verdict de culpabilité.

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