Accusé du meurtre de sa fille: croulant sous les dettes, il peinait à subvenir aux besoins de la petite
Luciano Frattolin était impliqué dans plusieurs poursuites judiciaires
Laurent Lavoie et Zoé Arcand
L’homme d’affaires montréalais accusé d’avoir tué sa propre fille de 9 ans aux États-Unis était poursuivi par des créanciers pour des dettes de près de 180 000$ et prétendait être incapable de «subvenir à ses besoins et ceux de sa fille».
Luciano Frattolin traînait, plus tôt cette année, «des sommes considérables à payer» ainsi qu’une importante «quantité de stress», lit-on dans l’une des poursuites judiciaires impliquant l’homme de 45 ans.
Frattolin a plaidé, lundi, non coupable du meurtre au deuxième degré de sa fille, Melina, et de la dissimulation de son corps.
Ils étaient en vacances, depuis un certain temps, dans les États du Connecticut et de New York quand l’accusé aurait commis l’irréparable.

D’après nos recherches, les déboires financiers pourraient être en toile de fond de cette triste affaire. Deux entreprises dirigées par l’accusé sont actuellement traînées en cour par la banque.
Il s’agit de Café Gambella, spécialisée dans la vente de grains de café biologiques provenant d’Éthiopie, et de Gîte Bernard, un hébergement touristique situé à Montréal.
La banque lui réclame deux montants distincts d’environ 83 000$ et 98 000$. D’après les documents consultés par Le Journal, Frattolin dépassait continuellement les limites de ses cartes de crédit.
• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Alexandre Dubé, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Conflits d’affaires
Au même moment, le quadragénaire, qui possède la double nationalité éthiopienne et italienne et dispose d’un visa canadien selon le Times Union, a poursuivi ses associés de Gîte Bernard.
«[Mon partenaire d’affaires] et sa copine ont pris possession de mon entreprise illégalement l’été dernier», résume Frattolin dans un échange de textos déposé en cour.
Il réclame plus de 100 000$ en dommages et intérêts à ceux à qui il avait confié l’administration de l’hébergement touristique et la gestion du compte bancaire.

Les documents soutiennent que son partenaire «l’a même menacé d’aider la mère de son enfant à l’empêcher d’entrer dans la province de Québec en raison d’impôts impayés par l’entreprise», lit-on dans la demande introductive d’instance déposée en avril dernier.
«À l’origine, il a démarré cette entreprise pour payer pour la pension alimentaire de sa fille ainsi que ses dépenses», lit-on dans la requête.
La situation serait telle qu’aucun revenu provenant du gîte ne lui permet de «subvenir à ses besoins et ceux de sa fille».
«Je ne mens pas»
L’achat de l’entreprise avait également été source de problèmes pour Luciano Frattolin.
Il l’aurait obtenue pour 35 000$, mais n’aurait pas respecté l’entente consistant à payer la transaction en deux versements de 20 000$ et 15 000$.

«Il ne m’a jamais fait le deuxième versement. J’ai des textos avec lui, il me disait tout le temps: "Inquiète-toi pas, je vais te payer, je vais te payer"», rapporte le vendeur, Benoit Bigham Desrochers.
Pendant des mois, l’accusé aurait cherché à se faire rassurant.
«Je sais que tu ne me fais pas confiance, mais je ne mens pas», répliquait Frattolin dans un échange écrit.
Frattolin, qui affiche sur les réseaux sociaux ses nombreux voyages et son penchant pour le luxe, a indiqué au tribunal, lundi, qu’il n’avait pas les moyens d’engager un avocat, selon The New York Post.
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.