Accusé du meurtre de sa conjointe: «Il n’y a plus rien à faire», a dit Éric Levasseur au 911


Dominique Lelièvre
Accusé du meurtre au second degré de sa conjointe, dans Charlevoix, Éric Levasseur aurait présenté le décès comme étant un suicide dans les instants suivant le drame, selon la poursuite.
Au lendemain de la sélection du jury, le procureur de la Couronne, Me Jean-Sébastien Lebel, a exposé les faits que le ministère public entend prouver durant le procès, mardi au palais de justice de La Malbaie.
Selon la théorie de la poursuite, Éric Levasseur et la victime, Carolyne Labonté, avaient une relation houleuse et une séparation semblait de plus en plus probable, peu avant les événements.
Levasseur faisait preuve de «jalousie» tandis que sa conjointe «avait pris ses distances», ayant notamment repris contact avec une ancienne relation.
Ils demeuraient alors ensemble avec leurs trois enfants dans leur résidence de Notre-Dame-des-Monts, où le crime aurait été commis.
Appel 911
La journée fatidique du 18 mars 2021, après avoir fait des commissions avec sa conjointe, Éric Levasseur se serait rendu en panique chez une voisine en fin d’avant-midi.
«Le monsieur d’en avant, il vient de venir en courant. Il a cogné et il a dit: appelle le 911, ma femme vient de se suicider», explique la dame sur la bande audio d’un appel aux services d’urgence, qui a été déposé en preuve mardi.

La préposée du service d’ambulance lui demande alors de donner son cellulaire à Levasseur.
«[Elle] s’est tiré un coup de fusil [...] il n’y a plus rien à faire [...] elle est morte [...] il n’y a pu rien à faire, elle ne respire plus», s’époumone l’homme, visiblement en crise.
«Ça se peut pas... on s’aime, tout le monde dit qu’on s’aime», peut-on entendre, suivi de ce qui s’apparente à des sanglots.
Expertise balistique
Selon l’exposé des faits de la Couronne, les policiers appelés sur place vont retrouver le corps de la femme de 40 ans ainsi qu’un fusil de calibre 12.
L’autopsie va révéler que le coup mortel provenait d’un tir horizontal «un peu au sommet de l’oreille gauche», a détaillé Me Lebel.
L’enquête s’oriente d’abord vers un suicide. Toutefois, le 25 mars, les autorités sont informées que la taille des plombs retrouvés dans le corps de la victime ne concorde pas avec la taille de ceux qui auraient dû se retrouver dans la cartouche de l’arme saisie.
Les policiers sont donc retournés à la résidence où ils ont saisi des preuves additionnelles, notamment une douille à l’extérieur.
Le ministère public prévoit faire entendre plusieurs témoins, notamment des intervenants à qui l’accusé a parlé, un confident de la victime, un expert en balistique, une pathologiste judiciaire, et même des employés de Qualinet qui ont nettoyé le domicile.
Éric Levasseur, qui a plaidé non coupable, est pour sa part représenté par Me Marie-Hélène Giroux. Le procès est prévu sur cinq semaines.
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