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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Accusé d’avoir causé un accident mortel le soir de ses 23 ans

Le procès s'est amorcé avec le témoignage d'un policier qui a rapporté des déclarations incriminantes

Jonathan Tremblay / JdeM
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Photo portrait de Jonathan Tremblay

Jonathan Tremblay

2022-09-07T03:04:08Z
2022-09-07T03:14:51Z
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SOREL-TRACY | Un jeune conducteur accusé d’avoir provoqué un accident mortel alors qu’il était ivre le soir de ses 23 ans, en 2020, a fait des déclarations incriminantes «spontanées» devant les policiers. 

• À lire aussi: Alcool et accident mortel pour ses 23 ans

«Il est trop tard. Je ne peux rien y faire. Je ne pourrai rien y faire. Tout ce qui est arrivé va être de ma faute», a laissé tomber Jérémy Durocher à l’agent Vincent Cyr, de la Sûreté du Québec, quelques instants après son accident.

Le procès du résident de Yamaska débutait mardi, au palais de justice de Sorel-Tracy. Dès l’ouverture, celui-ci a admis au tribunal qu’il avait les facultés affaiblies, dans la nuit du 27 au 28 août 2020.

Ce soir-là, le conducteur d’une Toyota Camry rouge avait célébré son 23e anniversaire en consommant de l’alcool après sa journée de travail. 

Selon sa version des faits livrée aux policiers, il aurait bu sa dernière de «deux ou trois» consommations vers 20h.

Odeur d’alcool

Or, vers 23h15, alors qu’il rentrait chez lui, Durocher aurait percuté un scooter violemment par-derrière, sur la route 132 à la hauteur de Saint-Robert, en Montérégie.

Il s’agit d’un secteur où la limite permise est de 90 km/h. Son conducteur, Yannick Potvin, 43 ans, a succombé à ses blessures peu de temps après l’impact.

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Yannick Potvin est décédé à scooter le 27 août 2020.
Yannick Potvin est décédé à scooter le 27 août 2020. Photo Facebook

En état de choc et tremblotant, Durocher a vu sa fête virer au cauchemar.

«Non, non. Le jour de ma fête. Non, non, non», a-t-il répété sur la scène, d’après un enregistrement audio entendu à la cour.

Il interagissait alors avec l’agent Vincent Cyr, qui avait aperçu des bouteilles d’alcool Smirnoff encore scellées dans sa voiture, et décelé une odeur d’alcool dans son haleine.

«Il m’expliquait qu’il n’a jamais vu le scooter, car il n’avait pas de lumière. Il s’est levé pour aller chercher son permis, et a eu une bonne perte d’équilibre», a témoigné hier le jeune agent qui n’avait qu’un an et demi d’expérience lors des événements.

«C’est un des événements marquants depuis que je suis policier à la Sûreté du Québec», a-t-il confié, en avouant avoir omis d’offrir au suspect son droit à l’avocat sur place, dans le «brouhaha» de l’intervention.

Durocher venait à ce moment d’échouer pour une première fois l’alcootest.

La procureure de la Couronne Me Maude Champigny
La procureure de la Couronne Me Maude Champigny Photo Jonathan Tremblay

«J’étais en état affaibli»

Une fois au poste de police, le suspect, qui avait une «démarche chancelante», a déclaré aux agents: «Je n’aurais pas dû conduire, mais j’ai conduit quand même.»

«C’était bien droit. J’étais bien correct, mais je l’ai quand même frappé, et j’étais en état affaibli. Je sais que c’est totalement moi», a-t-il répondu, encore ébranlé, quand le policier lui a demandé comment il se sentait au volant.

Il a ensuite mentionné qu’il allait s’en vouloir «toute sa vie».

L'admissibilité de ces déclarations en preuve faisait partie du cœur du débat de l'audience de mardi.

«La preuve révèle que ce sont des déclarations qui ont été faites de manière spontanée, libre et volontaire», a tranché le juge Marc Bisson, devant la sœur et la mère de la victime, dont les émotions ont refait surface à quelques reprises, mardi.

Le procès, dont le litige portera sur à qui revient la faute de la collision, se poursuit toute la semaine au palais de justice de Sorel-Tracy.

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