Accusé d'agression sexuelle, Nicolas Daigle a tenté un retour au hockey


Kevin Dubé
Accusé d’agression sexuelle, l’ancien des Tigres de Victoriaville Nicolas Daigle a tenté un retour au hockey, près de deux ans après avoir été suspendu par la LHJMQ en raison des accusations qui pèsent contre son ancien coéquipier Massimo Siciliano et lui.
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Le natif de Thetford Mines a disputé un match présaison avec le Cité construction de Disraeli au niveau junior AA, le 15 septembre dernier, ce qui avait provoqué un certain malaise dans la communauté hockey en raison du procès toujours en cours.
« Nicolas Daigle a recommencé à jouer junior AA. Je ne dois pas être le seul à trouver ça particulier », avait mentionné au Journal une personne impliquée dans le monde du hockey depuis longtemps, en nous apprenant par le fait même le retour de Daigle dans le junior AA, un calibre, il faut le dire, nettement inférieur à la LHJMQ.
Or, le match du 15 septembre aura été son dernier. Mis au parfum de sa présence, le président de la Ligue de hockey junior AA de Chaudière-Appalaches, François Loubier, a aussitôt demandé que Daigle soit retiré de l’alignement du Cité construction.
« Mais ça n’a aucun rapport avec son procès », nous a confirmé le président au bout du fil, mardi.
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Un règlement de Hockey Québec
Rétablissons tout d’abord les faits, au cas où vous ne soyez pas au courant du dossier : Daigle et Siciliano ont été arrêtés, le 8 juin 2021, après qu’une plainte d’agression sexuelle a été déposée pour des événements qui se seraient produits dans la nuit du 5 au 6 juin de la même année, en marge des festivités suivant la conquête de la coupe du Président par les Tigres de Victoriaville.
Le 6 octobre suivant, la LHJMQ annonçait avoir suspendu indéfiniment les deux hockeyeurs, le temps que le processus judiciaire fasse la lumière sur l’affaire. Après coup, Daigle avait tenté de s’exiler en Ukraine – c’était avant la guerre contre la Russie – afin d’y évoluer pour la ligue professionnelle du pays, mais la LHJMQ y avait mis un frein, refusant de libérer un joueur qu’elle avait suspendu.
La suspension de Daigle, maintenant âgé de 21 ans, par la LHJMQ ne tient plus puisqu’il aurait, techniquement, conclu son stage junior la saison dernière, nous a confirmé un porte-parole du circuit, mardi.
Cette fin de suspension laissait donc le champ libre à Daigle pour se joindre au junior AA de Disraeli. Toutefois, un règlement de Hockey Québec stipule qu’un joueur de 21 ans doit avoir disputé un minimum de cinq parties la saison précédente, sans quoi son statut est illégal.
Évidemment, en raison de la suspension, Daigle ne répondait pas à ce critère.
« C’est un règlement de Hockey Québec. J’ai appelé personnellement Nicolas pour lui annoncer et il comprenait très bien. Ça n’a rien à voir avec le procès en cours, ça aurait été la même chose pour n’importe quel joueur dans sa situation », assure M. Loubier.
À noter que ce type de règlement ne s’applique qu’à un joueur de 21 ans qui voudrait évoluer dans les rangs juniors. Daigle pourrait donc, s’il le voulait, se rapporter à une équipe sénior si ce circuit acceptait de le prendre dans ses rangs.
Le Journal a tenté de joindre un représentant du Cité construction à quelques reprises, sans succès.
Un dénouement sous peu ?
Plus de deux ans après les faits allégués, Daigle et Siciliano devraient être fixés sur leur avenir dans les prochains mois.
Le procès doit s’amorcer le 10 octobre prochain. Les deux jeunes hommes sont accusés d’agression sexuelle et de production d’un enregistrement, auquel s’ajoutent des chefs d’avoir rendu disponible un enregistrement et de publication non consensuelle d’une image intime, pour Daigle.
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