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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Il louait des chalets inexistants: accusé 39 fois pour avoir gâché des vacances

L’escroc encaissait les acomptes pour des chalets fictifs qu’il offrait en location

Photo courtoisie
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Laurent Lavoie et Antoine Lacroix

2022-02-22T05:00:00Z
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Un fraudeur récidiviste qui louait des chalets inexistants ou dont il n’était pas propriétaire fait face à 39 chefs d’accusation, un grand soulagement pour les dizaines de personnes qu’il aurait menées en bateau.

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«Ah, wow, ça fait du bien, a réagi Margareta Curuci, qui aurait perdu 500$ aux dépens Kevin Goulet en mai 2020. Je sais qu’il a fait ça à beaucoup de personnes. Je suis moi-même dans un groupe Facebook et on a essayé d’avertir beaucoup de gens.»

«On peut dire que justice est faite», a souligné de son côté Ben Boumahdi, de Blainville, qui espère recevoir un jour un remboursement pour ses 200$ perdus.

Il est reproché à l’homme de 30 ans d’avoir floué au moins une quarantaine de personnes pour leur soutirer des sommes ne dépassant pas 5000$.

Les faits allégués, qui auraient eu lieu un peu partout au Québec, se seraient produits entre le 18 février 2020 et le 18 octobre 2021.

Comme l’accusé est déjà détenu pour d’autres dossiers, il a brillé par son absence lors de sa comparution au palais de justice de Saint-Jérôme lundi matin.

La Couronne s’est opposée à sa libération dans le cadre de cette cause considérant le nombre important d’accusations. Son enquête sur remise en liberté aura lieu le 10 mars.

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L’accusé Kevin Goulet qui fait face à 39 chefs d’accusation.
L’accusé Kevin Goulet qui fait face à 39 chefs d’accusation. Photo tirée de Facebook

Du déjà-vu

En 2017, Goulet a été condamné à un peu moins de 4 ans de prison pour avoir frauduleusement encaissé de l’argent grâce à la location de chalets de luxe, notamment.

Cet escroc n'a pas pris de temps retrouver ses vieilles habitudes, même lorsqu'il était en libération conditionnelle. Il était retourné derrière les barreaux momentanément après un reportage du Journal à l'été 2020 rapportant qu'il aurait sévi sur les réseaux sociaux en profitant de l'engouement pour les chalets à cause de la pandémie.

«Plein de vacances ont été scrappées à cause de lui, c'est vraiment chien. [...] La plupart des gens n'ont pas été remboursés parce que c'était un virement Interac», a rappelé Maniève Belleau, qui a pu se faire rembourser 300$ par Paypal.

Des victimes relataient avoir perdu de l’argent en faisant un dépôt sur un chalet, avec un stratagème élaboré incluant un faux contrat de location. Ces propriétés étaient toutefois fictives ou n’appartenaient pas à l’accusé.

En septembre 2020, dans une décision qui met en lumière les mensonges compulsifs de Goulet, la Commission des libérations conditionnelles du Canada avait d’ailleurs pointé que l’accusé avait utilisé la même adresse courriel pour communiquer avec elle qu’avec une de ses victimes.

Déjà sous la loupe de plusieurs corps policiers, Goulet a finalement été arrêté le 4 février dernier par la Sûreté du Québec, en vertu d’un mandat de la police de Granby.

«Je suis vraiment content que la police ait fini par l'arrêter, ce gars-là a tellement fait des dizaines et des dizaines de victimes. Il fallait que ça cesse», a affirmé un homme, qui a demandé l'anonymat. Il avait dû faire un dépôt de 850$ pour un chalet qui n'existait même pas.

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