Accusations de terrorisme: les hommes arrêtés à Québec avaient recruté une quinzaine de membres et voulaient se réfugier dans une ZEC
Ils étaient prêts à utiliser la violence pour se défendre contre les forces de l’ordre


Sarah-Maude Lefebvre
Les hommes accusés de terrorisme mardi à Québec avaient recruté une quinzaine de membres qui s’entraînaient régulièrement et qui étaient prêts à utiliser la violence pour se défendre contre les forces de l’ordre.
Selon nos informations, une ZEC (un territoire de chasse et de pêche) de la région de Portneuf avait même été ciblée par le groupe comme repaire potentiel au cas où les autorités tenteraient une intervention, notamment parce qu’elle était relativement isolée et facile à défendre.
La Gendarmerie royale du Canada (GRC) croit que le caporal de la base de Valcartier Marc-Aurèle Chabot ainsi que Simon Angers-Audet et Raphaël Lagacé, arrêtés mardi, souhaitaient mettre sur pied une milice antigouvernementale. Ils sont accusés d’avoir facilité une activité terroriste.
Un quatrième individu, Matthew Forbes, aussi caporal à Valcartier, fait face quant à lui à plusieurs accusations en lien avec des armes à feu et de l’équipement militaire.
La GRC associe leur mouvance à de l’«extrémisme violent à caractère idéologique».

Entraînés à se battre
Selon d’autres informations que nous avons obtenues, le groupe s’entraînait régulièrement à des exercices de tirs et de combat dans une carrière de la banlieue de Québec.
Une trentaine d’individus, voire une quarantaine, pouvaient participer à certains entraînements.
Une quinzaine d'entre eux, plus assidus et d’abord recrutés via une page Instagram, ont même reçu un écusson avec un numéro signifiant leur appartenance au groupe.

Selon une source bien au fait du dossier, les membres de ce groupe en voulaient particulièrement au gouvernement Trudeau, qui a renforcé le contrôle des armes à feu au cours des dernières années.
Infrastructures critiques ciblées
Au moins un membre du groupe avait même fait du repérage d’infrastructures critiques à cibler, même si aucun plan concret n’avait encore été mis sur la table, a-t-on aussi appris.
On entend par «infrastructure critique» toute installation essentielle à la société, comme un hôpital, une centrale électrique, un système de transport ou encore un immeuble gouvernemental.
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Alexandre Dubé, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
C’est le Service canadien du renseignement de sécurité, qui enquête sur les menaces à la sécurité du pays, qui a alerté la GRC en 2023 de l’existence de ce groupe d’individus en processus de radicalisation.
Chabot, Angers-Audet, Lagacé et Forbes seront de retour à la cour lundi prochain, pour leur enquête sur remise en liberté.
– Avec la collaboration de Jonathan Tremblay