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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Respect de la laïcité: un faux problème, selon les cégeps

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Photo portrait de Patrick Bellerose

Patrick Bellerose

2025-08-25T04:00:00Z
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Le respect de la laïcité ne représente pas un réel enjeu dans les cégeps du Québec, et l’imposition de nouvelles règles nuirait au vivre-ensemble, estime leur fédération.

Le mémoire de la Fédération des cégeps présenté au comité Pelchat-Rousseau sur la laïcité détonne par rapport au discours du gouvernement Legault.

À l’heure actuelle, les cégeps sont «parfaitement en mesure [...] d’assurer le respect de la laïcité de l’État tout en remplissant leurs obligations en matière de liberté de religion et d’accommodements raisonnables», affirme le regroupement des 48 collèges publics du Québec.

Qui plus est, «les dossiers relatifs aux questions religieuses ne représentent pas, en soi, un enjeu de gestion suffisamment important pour justifier l’imposition de règles légales supplémentaires», estiment-ils.

Les ressources des cégeps sont beaucoup plus sollicitées par les violences à caractère sexuel, les étudiants en situation de handicap et la discrimination envers les membres de la communauté LGBTQ2A+, ajoute la fédération.

Son mémoire a été présenté dans le cadre du Comité d’étude sur le respect des principes de la Loi sur la laïcité de l’État et sur les influences religieuses, mené par Christiane Pelchat (ex-présidente du Conseil du statut de la femme) et Guillaume Rousseau (professeur à la Faculté de droit de l’Université de Sherbrooke).

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Leurs conclusions seront dévoilées cette semaine.

Hommes et femmes séparés

Elles alimenteront les réflexions du ministre responsable du dossier, Jean-François Roberge, qui souhaitait renforcer la loi 21 et documenter «le phénomène d’infiltration d’influences religieuses au sein des institutions».

D’entrée de jeu, un affrontement se dessine entre Québec et la Fédération des cégeps.

Au printemps dernier, une enquête ministérielle révélait la présence de salles de prière, de congés de cours pour les fêtes religieuses et de clubs religieux pour les étudiants dans les collèges Dawson et Vanier.

Dans ce dernier, un rideau séparateur avait même été installé «pour que les femmes et les hommes ne prient pas ensemble».

De son côté, la Fédération des cégeps affirmait dans son mémoire, déposé un mois plus tôt, que les exemples rapportés occasionnellement dans les médias sont des «évènements isolés et qui ne reflètent pas un portrait fidèle de la réalité du terrain».

Aucun «élément tangible ne démontre que les cégeps ne sont pas en mesure d’appliquer adéquatement les principes de laïcité et de neutralité de l’État au sein de leurs murs», affirme-t-elle.

Ainsi, la fédération «s’oppose à la modification de la législation actuellement applicable aux cégeps en matière de laïcité et de questions religieuses».

Visage découvert

D’autres groupes ne sont pas du même avis. Le Rassemblement pour la laïcité demande au contraire à Québec d’étendre l’obligation de conserver le visage découvert aux élèves et aux enseignants des cégeps et des universités, ainsi que dans les CPE et les garderies.

Le projet de loi 94 du ministre Bernard Drainville, présentement à l’étude, prévoit déjà une telle obligation, mais uniquement pour le réseau scolaire.

Le Mouvement laïque québécois fait la même demande et réclame également l’interdiction de l’usage des locaux à des fins de pratique religieuse.

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