«Accroche-toi à la vie» : un citoyen sauve un pêcheur de la noyade dans la rivière Chicoutimi

Un simple après-midi de printemps a basculé en opération de sauvetage, samedi, sur la rivière Chicoutimi. Un pêcheur, coincé dans les remous près du barrage Portage-des-Roches, a été tiré de justesse de l’eau grâce à l’intervention courageuse d’un citoyen : Pier-Luc Lemieux.

«Souvent ici, on entend des cris de pêcheurs heureux de leur prise, mais là, c’était tout autre», raconte Pier-Luc. Avec sa conjointe, il passait la journée à l’extérieur lorsqu’ils ont entendu des appels à l’aide venant de la rivière.

Deux pêcheurs venaient de chavirer. L’un avait déjà été secouru par un citoyen et son fils de 12 ans, qui lui ont lancé une corde. L’autre luttait toujours dans les courants.

«Ma blonde me disait “n’y va pas, c’est dangereux”. Mais pour moi, je ne pouvais pas laisser quelqu’un dans l’eau comme ça», confie-t-il.

Formé en sauvetage, Pier-Luc n’a pas hésité. Il a sauté dans son kayak et a traversé la rivière, malgré les remous et la force du courant.

«J’ai vu un visage hors de l’eau, grisonnant. L’homme disait : “Je vais mourir.”»

Une fois à proximité, il tente de garder l’homme conscient.

«Je me suis approché de lui et je lui ai dit : “Accroche-toi à la vie. Si tu ne me lâches pas, je ne te lâcherai pas.”»

À quelques mètres de la rive, un autre citoyen lance une corde. Un seul lancer. Et la corde atterrit directement dans la main de Pier-Luc.

«Avec l’adrénaline, on devient des superhéros. On a réussi à le tirer jusqu’à la rive.»

L’homme, presque inconscient et en hypothermie, est transporté hors de l’eau. Mais il est vivant.

Le soir même, Pier-Luc repense aux images : les cris, la peau grisâtre, le regard absent. Et surtout, les mots chuchotés au moment du sauvetage :
« Il m’a chuchoté : “Merci de m’avoir sauvé.” Ce moment-là, je vais m’en souvenir toute ma vie. Il avait les yeux fermés. Il a pris ses dernières énergies. »

Lundi, les policiers ont confirmé à Pier-Luc que l’homme s’en sortira sans séquelles majeures. Un immense soulagement... mais aussi un avertissement.

«Avec les courants et l’eau froide, il ne faut jamais s’approcher du barrage. Et il faut porter sa veste de flottaison. C’est ça qui l’a sauvé aussi», insiste Pier-Luc.

Au printemps, les rivières de la région sont particulièrement dangereuses. Samedi, c’est le réflexe rapide d’un citoyen qui a fait toute la différence.