Accident mortel à Saint-Raymond: «C’était comme une scène de guerre»

Vincent Desbiens
Karl Roy, de Saint-Raymond, n’a pas connu la nuit la plus reposante de sa vie entre mardi et mercredi. Il a été le premier à venir au secours des deux motocyclistes décédés dans un face-à-face d’une rare violence sur la route 365, mardi après-midi.
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«J’étais en train de faire des travaux dans la maison et je suis passé devant la fenêtre dans les secondes où ça s’est passé. J’ai vu que le VUS a jamais tourné dans la courbe et a foncé directement dans la moto», raconte-t-il, encore sous le choc au lendemain des évènements.

Le père de famille est immédiatement sorti de chez lui pour venir en aide à Samuel Lacoursière et Audrey Michaud, qui ont été éjectés de l’engin sur lequel ils se trouvaient en raison de la force de l’impact.

«L’homme est mort sur le coup, déplore M. Roy avec douleur. Il était très mal en point quand je l’ai trouvé. J’ai vu une jambe arrachée en dessous de la moto complètement détruite. C’était comme une scène de guerre. J’ai essayé de prendre le pouls de la femme, mais il n’y avait plus rien à faire.»

Alcool au volant
En plus des deux victimes, Karl Roy a également vu la conductrice du véhicule utilitaire sport, Martine Linteau, 61 ans, après la violente collision. La voiture de cette dernière a fait un vol plané de quelques mètres avant d’atterrir près d’une résidence.
«La conductrice avait un bras cassé et elle a affirmé qu’elle était en état d’ébriété quand on a ouvert les portes. Elle divaguait, elle était complètement dans les vapes», soutient celui qui restera longtemps marqué par ce qu’il a vu.
Changement nécessaire
Comme d’autres citoyens du secteur rencontrés par Le Journal dans les heures suivant l’accident, M. Roy s’explique mal que la limite de vitesse soit toujours de 70 km/h devant chez lui.
Karl Roy a donc décidé de prendre les choses en main et a commencé à faire circuler une pétition pour que la limite soit réduite à 50 km/h sur la côte Joyeuse. Il croit que les tragiques évènements de cette semaine sont une autre preuve qu’un changement est nécessaire.
Pour sa part, le maire de Saint-Raymond, Claude Duplain, soutient que des démarches sont déjà en cours entre la Ville et le ministère des Transports et de la Mobilité durable du Québec pour modifier la réglementation en vigueur.

«On vise une portion encore plus large, à partir du parc industriel qui se développe rapidement au sud jusqu’à la route des Pionniers. Il y a de plus en plus d’achalandage et on doit faciliter l’accès et la sortie des nombreux commerces qu’on trouve de chaque côté de la côte Joyeuse», fait valoir le maire.
Il affirme avoir reçu plusieurs appels de citoyens inquiets et en colère depuis l’accident. Claude Duplain martèle toutefois que les démarches auprès du ministère étaient déjà entamées et que les discussions n’ont pas été lancées «en réponse à l’accident qui a eu lieu mardi».
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