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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Abus sexuels de son élève de 8 ans: une professeure de Laval souhaite être libérée de détention

En 2022, Josianne Lévesque avait écopé de six ans pour avoir agressé le garçon pendant 17 mois

Josianne Lévesque, cachée sous un masque et un manteau d'hiver, lors des procédures judiciaires en avril 2022, au palais de justice de Laval.
Josianne Lévesque, cachée sous un masque et un manteau d'hiver, lors des procédures judiciaires en avril 2022, au palais de justice de Laval. Photo Agence QMI, MARTIN ALARIE
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Photo portrait de Erika Aubin

Erika Aubin

2024-07-25T18:48:46Z
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Une enseignante de Laval qui a fait honte à sa profession en agressant sexuellement son élève de huit ans souhaite obtenir sa semi-liberté après avoir purgé environ le tiers de sa peine, ce qui est beaucoup trop tôt pour sa victime, peinant à se reconstruire.

«Les agressions ont été, pour moi, difficiles à subir et à vivre. Même si j’en fais la demande, je ne peux pas effacer ce que la détenue m’a fait... même avec la plus grande gomme à effacer du monde», a dit le garçon agressé pendant 17 mois par Josianne Lévesque.

Josianne Lévesque lors des procédures judiciaires en avril 2022, au palais de justice de Laval.
Josianne Lévesque lors des procédures judiciaires en avril 2022, au palais de justice de Laval. Photo Agence QMI, MARTIN ALARIE

Dans une poignante lettre, la mère de la victime a supplié la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC) de garder la pédophile incarcérée. Détenue depuis mai 2022, Lévesque souhaite obtenir sa semi-liberté pour aller en maison de transition.

Elle purge une peine de six ans pour des contacts sexuels sur un garçon de huit ans dans un contexte de tutorat. Celle qui résidait à Laval a été sa professeure en deuxième année du primaire, dans un collège privé de Montréal.

Selon le juge Serge Cimon, l’agresseuse de 45 ans a «terni l’image de milliers d’enseignants qui se dévouent quotidiennement pour le bien de leurs élèves».

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Un fichu problème

Ce matin, devant les commissaires, Lévesque a longuement expliqué comment son passage en prison lui a fait prendre conscience qu’elle avait «un fichu problème». Elle a assuré avoir utilisé «chaque journée pour comprendre pourquoi» elle s’est retrouvée là.

Elle a notamment participé aux rencontres pour dépendants affectifs anonymes, elle qui a toujours vécu avec la peur de l’abandon.

«Si je suis ici devant vous, c’est que je sais que je suis prête. C’est rendu facile [en prison] de travailler mes défis. C’est comme un escalier, j’ai besoin de passer à une prochaine marche», a insisté la prof déchue en retenant difficilement ses sanglots.

Mais la mère de la victime craint une récidive puisque l’enseignante, qui se pensait carrément en relation amoureuse avec l’enfant, a très peu abordé sa déviance sexuelle.

«Elle parle de sa dépendance affective envers les hommes, mais ça ne s’applique pas à mon fils, ça n’a rien à voir. Il avait huit ans», a-t-elle déploré au Journal après l’audience. On ne peut la nommer pour protéger l’identité de son fils.

Un manque de remords

Pour le garçon, la demande de libération démontre « un manque de remords pour les torts » qu’elle lui a causés entre 8 et 10 ans, alors qu’il lui faisait confiance dans son rôle de professeure pour l’aider avec ses difficultés académiques.

Depuis deux ans, il essaie de se reconstruire notamment grâce à la thérapie. Aujourd’hui, il ne sursaute plus en voyant une voiture comme celle de Lévesque. Mais sa mère sait ce qui attend son fils si elle est libérée: par peur de la croiser, il va constamment regarder par-dessus son épaule.

«Il recommençait à faire des petites sorties, à aller avec des amis, il avait repris le contrôle de certains lieux [où il a été agressé]. Il le dit lui-même: “On va lui donner de la liberté pour m’en enlever”», a laissé tomber la mère.

La CLCC doit rendre sa décision dans les prochains jours.

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