Abus dans le hockey: quel rôle joue l'entraîneur dans la culture du sport?
TVA Nouvelles
De passage vendredi à l’émission «Le monde à l’envers», l'ancienne entraîneuse Danièle Sauvageau s’est trouvée à la tête d’une étude commandée par la Ligue canadienne de hockey sur les comportements malsains en 2020. Quel rôle joue l’entraîneur dans la culture du sport?
«La culture de ne pas dire et de ne pas vouloir rapporter ce qu'on voit tous les jours, de ne pas vouloir aller jusqu'au bout et de s'assurer que l'environnement est sécuritaire pour nos athlètes. (...) Ce que les jeunes nous ont dit au niveau de ce rapport-là, c’est que la culture et l’environnement ne sont pas sains», a-t-elle dit à l’émission «Le monde à l’envers».
Dans plus de 60% des cas, les entraîneurs et le personnel ne rapportent pas les gestes malsains, indique le rapport. Pourtant, le rôle de l'entraîneur ne se limite pas aux habiletés sportives.
«C’est une responsabilité collective. Les coachs sont certainement les premiers impliqués dans l’entourage des jeunes. (...) Ils ont une grande responsabilité qui demande qu’on travaille tous ensemble pour améliorer les formations accessibles à tous les coachs partout au Canada. Cela nécessite qu’on améliore les programmes de formation aux athlètes et pour tous les officiels pour qu’ils connaissent leurs droits», a dit Pascale St-Onge, ministre des Sports, questionnée à ce sujet lors d’une conférence de presse.
«Moi, je pense ça que c'est 24 heures sur 24. Parce que l’on confie nos enfants quand ils sont d'âge mineur. C'est l'entraîneur, les organisations, qui convainquent les parents d'envoyer leurs enfants chez nous», croit Enrico Ciccone, ancien joueur de hockey.
Jean-Nicolas Blanchet partage son avis.
«Les initiations sont formellement interdites, mais je n'étais pas dupe. Je savais qu'ils allaient faire une soirée d'intégration. Eux, ils appelaient ça comme ça, mais on savait que c'était une initiation. Donc qu'est-ce qu'on fait? Moi, je leur ai dit: “Je ne veux pas en entendre parler. ” Mais en cachette, on s'est assuré que ce soit vraiment une soirée pour intégrer les nouveaux, qu'il n'y ait pas de débordement», souligne l’adjoint au directeur des sports au Journal de Montréal et au Journal de Québec.
«Je conseillerais à tous les entraîneurs de prendre des formations. Moi, j'ai un bac en administration, de gestion des ressources humaines. Il faut aussi être à l'écoute des autres entraîneurs», pense Pierre Petroni, ancien entraîneur-chef dans le hockey junior.
De plus en plus de programmes, comme celui à l’Université d’Ottawa, obligent les joueurs et leurs entraîneurs à suivre une formation sur les manières de se comporter lors de situations où il y a de l’intimidation et du harcèlement.