«Abdel veut aller à l’école»: un enfant trisomique manifeste pour son droit à l’éducation
La famille d'un enfant trisomique abandonné par le système scolaire interpelle le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville.
Audrey Robitaille
Samedi, plus d'une trentaine de personnes ont manifesté devant le ministère de l'Éducation pour réclamer une intervention afin qu'un jeune garçon trisomique de 11 ans puisse réintégrer son école qui l'avait expulsé.
«Chaque matin, il s’habille et se met devant la porte en disant qu’il veut aller à l’école. Ça lui manque beaucoup», a raconté sa sœur aînée, Nour Djilani Kobibi.

Depuis trois mois, la famille du petit Abdelkader alterne les congés sans solde pour s’occuper de l’enfant, atteint de trisomie 21. Mais cela n’est pas une solution à long terme, selon elle.
«L’école l’a expulsé sous prétexte qu’il est un enfant agressif et qu’il est un danger pour le personnel, mais je connais mon frère et ce n’est pas du tout le cas. Oui, il lui arrive de faire des bêtises, mais jamais au point de dire que c’est un danger public et qu’il ne peut plus fréquenter l’école», a expliqué Nour.

Au cours des semaines qui ont suivi l’expulsion de leur fils, les parents d’Abdel ont cogné à toutes les portes, troublés par l'impassibilité du système scolaire devant leur détresse.
«On a frappé partout, sans résultat. Aujourd’hui, on est ici devant le ministère parce que notre fils ne va plus à l’école pour des raisons directement liées à l’incompétence de certains adultes qui l’encadraient», a déclaré samedi le père d’Abdel, Belkacem Djilani Kobibi.
Protestation
Une trentaine de proches et parents d’enfants à besoins particuliers étaient réunis dans la rue Fullum samedi après-midi pour soutenir Abdel et sa famille.
«On demande au ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, d’intervenir pour qu’Abdel rejoigne immédiatement une école qui réponde à ses besoins et que le gouvernement prenne, dans les plus brefs délais, les mesures nécessaires pour que les droits de tous les élèves soient respectés, dont celui d’aller à l’école», a indiqué son père.

Selon lui, le gouvernement devrait allouer aux écoles davantage de moyens financiers pour les enfants handicapés afin de former adéquatement le personnel et de répondre aux besoins des élèves à besoins particuliers.
«Nous, les parents d’enfants handicapés, vivons amèrement la discrimination qui est exercée à l’égard de nos enfants. Il est temps que les choses changent et que le gouvernement intervienne pour mettre fin à cette situation désastreuse», a affirmé M. Djilani Kobibi.
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