Abattu en ouvrant la porte à un faux signaleur routier
Un sexagénaire subit actuellement son procès pour meurtre prémédité


Camille Payant
Un sexagénaire a été abattu chez lui à Montréal en ouvrant la porte à un homme déguisé en signaleur routier, a expliqué la Couronne au début du procès du tireur allégué lundi matin.
«En l’espace de quelques secondes, son petit appartement s’est transformé en scène de crime», a souligné Me Jean-François Roy, lundi matin, au palais de justice de Montréal.
Léon Fortin, 69 ans, a commencé à subir son procès devant jury pour le meurtre prémédité de Réjean di Genova.
Le 3 juin 2023, la victime a entendu cinq coups de pied dans la porte de sa chambre. En allant l’ouvrir, l’homme de 61 ans, vêtu seulement d’un boxeur, a été accueilli par le canon d’un revolver.
M. di Genova, surnommé «Gino», a été atteint par six balles et a succombé à ses blessures.
Des caméras de surveillance à l’intérieur de la maison de chambres située sur la rue Sainte-Catherine Est, dans le Village, ont capté le tireur qui montait les escaliers, mettait des gants et prenait un revolver puis tirait.
Celui-ci aurait laissé l’arme, un .357 Magnum, sur M. di Genova avant de quitter rapidement les lieux.
Voisins alertés
Un autre résident de l’immeuble, Claude Lebreux, a finalement alerté les policiers du coin une heure plus tard lorsqu’il a été interpellé par un voisin immédiat de la victime.
«Gino est mort», lui aurait alors lancé ce voisin, perplexe à la vue de la dépouille au sol.
Si l’ADN de Léon Fortin n’a pas été retrouvé sur le revolver ayant servi au crime, la Couronne tentera tout de même de démontrer qu’il était le tireur et qu’il a agi de façon préméditée.
Lors d’un interrogatoire avec les policiers, l’accusé aurait admis avoir circulé en trottinette électrique sur la rue Sainte-Catherine, mais aurait nié être entré dans la maison de chambres où résidait la victime.
Des caméras de surveillance ont filmé un homme vêtu d’une casquette orange et d’une veste de signaleur routier qui circulait dans le secteur.
Cet homme était habillé «de la tête aux pieds de la même manière que le tireur», a souligné Me Roy, qui fait équipe avec Me Jean-Philippe Mackay.
En quelques jours seulement, les enquêteurs seraient remontés jusqu’à Léon Fortin en suivant la piste d’une Honda Civic qu’il aurait conduite peu avant le crime.
L’homme de 69 ans a été arrêté cinq jours plus tard. Son procès devant jury se poursuivra lundi après-midi devant la juge Catherine Mandeville.