Des dizaines de chatons abandonnés à Amqui: un triste exemple de l’augmentation de la maltraitance animale
Selon le MAPAQ, 151 signalements ont été faits en lien avec des animaux vivant dans de mauvaises conditions ou abandonnés entre le 16 juillet 2024 et le 15 juillet 2025

Marianne Langlois
L’abandon récent de plusieurs dizaines de chatons dans le Bas-Saint-Laurent n’est qu’un triste exemple d’un phénomène en augmentation si l’on se fie aux plaintes pour maltraitance animale qui ont bondi cette année.
«C’est vraiment rendu un problème, des chats adultes et des chatons se font abandonner par dizaines dans différents coins de la ville. Il y a souvent des gens qui en laissent devant mon commerce», déplore Cathy Tremblay, la propriétaire de l’animalerie Poils et Plumes d’Amqui.
La semaine dernière seulement, un signalement fait au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) a poussé un propriétaire de la région à abandonner ses chats et chatons. De ce lot, une infime partie a été sauvée par des résidents du secteur.

«On a vu un tout petit chaton au milieu de la route. En s’arrêtant, on a vu qu’il y en avait des dizaines qui avaient visiblement été abandonnées, il y en aurait eu 48 en tout», a expliqué Josée Leclerc, une citoyenne d’Amqui.

Sur toute la colonie de chats abandonnés, une quinzaine ont été retrouvés, un a été happé par une voiture et un autre âgé de moins de 5 semaines est mort après avoir été secouru.

Selon le MAPAQ, 151 signalements ont été faits en lien avec des animaux vivant dans de mauvaises conditions ou abandonnés entre le 16 juillet 2024 et le 15 juillet 2025 partout au Québec. Soit déjà 21 plaintes de plus que l’année précédente.

La hausse des frais de vétérinaire, le manque de personnel et la difficulté à accéder à des soins pour son animal: la situation est appelée à empirer prochainement.

«C’est de pire en pire! On récupère de plus en plus de chats en très mauvais état. On vit une recrudescence de colonies de chats dans les villes et les villages», déplore Andrée Boisselle, bénévole responsable des soins à la Société protectrice du Littoral à Rimouski.
Des solutions
La situation est grave, au point où l’animalerie Poils et plumes d’Amqui, qui a initialement accueilli quelques-uns des chatons, compte maintenant obliger la stérilisation de tous les chats vendus en magasin.
«C’est tellement rendu un problème qu’il faut agir, il faut que les gens se responsabilisent. Si les refuges et les animaleries stérilisaient les animaux, on réduirait une bonne partie du problème», ajoute Mme Tremblay, qui possède l’animalerie depuis 2007.
Trop souvent, les propriétaires optent pour l’abandon sauvage, c’est-à-dire qu’ils attachent à un poteau ou laissent dans une boîte les animaux dont ils souhaitent se débarrasser.
Pourtant, en travaillant en amont, on pourrait éviter des cas d’abandon. Par exemple, le refuge Proanima de Saint-Jean-sur-Richelieu, en Montérégie, offre des cliniques de stérilisation pour personnes à faible revenu.
«J’ai tendance à pointer beaucoup le niveau de service. Si on prend la situation en main, qu’on offre des services préventifs aux citoyens, on évite en grande partie ce genre de cas», explique le Dr Vincent Paradis, directeur médecine de refuge.
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