A220 d'Airbus: le Québec en a-t-il pour son argent?

Québec va réinvestir près de 413 millions $ dans le programme A220 d’Airbus, faisant un pari sur l’avenir pour relancer la chaîne de production de l’ancienne C-Series de Bombardier et garantir des emplois dans le secteur aéronautique dans la province. 

Le gouvernement Legault a donc décidé de prolonger son entente avec le constructeur européen jusqu’en 2035 pour cet avion qui est jugé «à la fine pointe de la technologie», selon Mehran Ebrahimi, directeur de l’Observatoire international de l’aéronautique et de l’aviation civile.

Airbus a déjà investi plusieurs milliards de dollars pour mettre sur pied cette chaîne de production très populaire. Actuellement, le constructeur aéronautique produit de six à sept appareils par mois, mais devrait atteindre 14 appareils.

«L’idée ici c’est de dire, augmentons notre capacité de production pour pouvoir livrer plus d’avions, donc plus d’argent qui rentre, et aussi permettre à des clients de ne pas se décourager face à un carnet de commandes trop rempli», a expliqué l’expert en entrevue à LCN, mardi.

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Québec a donc tout intérêt à ce que le projet devienne rapidement rentable et que son argent investi revienne avec la création d’emplois, notamment à l’usine de Mirabel.

«On dit dans le secteur industriel aéronautique, vous mettez 1$ dans ce secteur, il y a 2$ à 3$ qui reviennent dans l’économie», a souligné M. Ebrahimi.

Ainsi, il ne faut pas perdre de vue qu’un avion n’est pas conçu pour cinq ans, mais bien sûr une période de 25 à 30 ans.

«C’est au-delà d’à peu près une dizaine d’années, dépendamment de l’investissement d’origine, que l’on va commencer à faire de l’argent», a précisé le spécialiste.

«On ne perd pas de l’argent parce que l’appareil est mauvais, parce que c’est mal géré. On est dans le processus normal d’un investissement massif sur un projet industriel très important qui génère de la richesse et beaucoup d’emplois», a-t-il indiqué.