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L'article provient de Le Journal de Québec
Société

[À VOIR] Une Québécoise vit dans une minimaison payée seulement 10 000 $ en Colombie-Britannique

Photo fournie par Fannie Dufour
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Caroline Lepage

2023-05-20T04:00:00Z
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Grâce à sa minimaison, une Québécoise vit depuis près de 10 ans du tourisme d’aventure en Colombie-Britannique malgré son coût de la vie vertigineux.

Une maison pour 10 000 $, qui dit mieux?!  

Fannie Dufour a acheté, avec son conjoint de l’époque, la minimaison de ses amis pour la modique somme de 10 000 $, il y a environ huit ans. 

«Ils nous ont surtout vendu une enveloppe, car ils avaient commencé à la construire, mais une fois à l’intérieur, ils avaient manqué de budget», relate cette femme débrouillarde.

Fannie Dufour a décidé d'aller s'installer en Colombie-Britannique, au coeur des Rocheuses, dans une minimaison.
Fannie Dufour a décidé d'aller s'installer en Colombie-Britannique, au coeur des Rocheuses, dans une minimaison. Photo fournie par Fannie Dufour

Malgré tout, la maison était habitable. 

«C’était juste pour dire qu’on avait un toit sur la tête. Il n’y avait pas d’eau courante, pas de toilettes», poursuit-elle.

La minimaison est installée dans un décor enchanteur au coeur des Rocheuses.
La minimaison est installée dans un décor enchanteur au coeur des Rocheuses. Photo fournie par Fannie Dufour

Le couple a investi environ 10 000$ supplémentaires pour finir la construction et l’aménagement avec des matériaux recyclés ou à rabais. 

Après deux mois de labeur, il possédait un domicile sur roue d’environ 200 pieds carrés qui leur a permis de vivre en Colombie-Britannique en permanence.

La demeure est installée depuis six ans sur un terrain de Nelson qui appartient à des amis. Fannie Dufour a eu la chance de mener son projet avant la réglementation qui encadre les minimaisons. 

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La minimaison étant sur roues, il est possible pour les propriétaires de la déplacer de site.
La minimaison étant sur roues, il est possible pour les propriétaires de la déplacer de site. Photo fournie par Fannie Dufour

Grâce à sa minimaison, Fannie Dufour peut vivre une vie d'aventures en pleine nature.
Grâce à sa minimaison, Fannie Dufour peut vivre une vie d'aventures en pleine nature. Photo fournie par Fannie Dufour

«Quand on a construit la nôtre, il y avait encore une zone grise en termes de normes. On a quand même acquis l’assurance que les systèmes électrique, propane et d’eau seraient fiables», précise celle qui est fière d’utiliser une toilette compostable.

Après une rupture conjugale, cette femme de 31 ans a refait sa vie avec une Québécoise qui est venue la rejoindre il y a quatre ans dans sa minimaison.

Les deux peuvent profiter d’une vaste terrasse aménagée autour de la maison, qui permet d’admirer l’extérieur. Le site compte un grand jardin ainsi qu’un sauna aménagés conjointement par les habitants qui louent eux aussi un lot sur ce terrain où leur habitation est érigée. 

Amatrices de plein air, les propriétaires peuvent profiter d'une plus grande liberté grâce aux coûts limités liés à leur minimaison.
Amatrices de plein air, les propriétaires peuvent profiter d'une plus grande liberté grâce aux coûts limités liés à leur minimaison. Photo fournie par Fannie Dufour

La cuisine est petite mais parfaitement fonctionnelle.
La cuisine est petite mais parfaitement fonctionnelle. Photo fournie par Fannie Dufour

Vie en collectivité

Ce mode de vie lui permet de respirer sans être étouffée par les paiements de loyer ou d’hypothèques en Colombie-Britannique. 

«C’est une bonne solution alternative au coût des maisons, qui est vraiment élevé», renchérit-elle.

Au cœur des grands espaces, Fannie Dufour estime avoir besoin du minimum, à part ses équipements de plein air. 

«J’essaie de ne pas m’encombrer de possessions et de contrer la surconsommation... et souvent, ma blonde et moi, on passe nos journées dehors», partage-t-elle.

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Leur minimaison est leur point d’attache, même si ces deux femmes sont hébergées dans la résidence d’une amie le temps que la conjointe de Mme Dufour soigne une importante blessure survenue en ski. 

Depuis cet accident, Fannie Dufour envisage d’acheter une petite maison qui sera plus accessible à sa compagne, pourvu que sa minimaison reste fièrement installée sur son terrain.

«J’y suis trop attachée ! Ça m’a permis tellement de choses...», s’exclame-t-elle. 

Tous les espaces sont pensés pour être fonctionnels.
Tous les espaces sont pensés pour être fonctionnels. Photo fournie par Fannie Dufour

La chambre et la salle à dîner se superposent.
La chambre et la salle à dîner se superposent. Photo fournie par Fannie Dufour

Le point de départ d'une nouvelle vie

Les Rocheuses de l’Ouest sont vite devenues pour cette diplômée en tourisme d’aventure un terrain de jeu qui l’a convaincue de s’y établir pour de bon dans sa minimaison.

Durant ses études collégiales à Gaspé, Fannie Dufour se rendait chaque année en Colombie-Britannique, où elle a notamment commencé à travailler comme guide en rafting durant la période estivale.

«Au début, je faisais moitié, moitié. Je passais l’été en Colombie-Britannique et l’hiver au Québec», se souvient-elle.

Par la suite, elle a su qu’elle pouvait devenir guide en ski. Certes, elle avait fait du ski hors piste dans les Chic-Chocs en Gaspésie, mais elle devait gagner de l’expérience dans des montagnes plus imposantes que celles du Québec.

«Je suis allée suivre des cours, mais maintenant je suis guide de ski. Ça a été un long processus. Pour moi, c’était le but ultime», affirme la Québécoise.

Située à Nelson, en Colombie-Britannique, la minimaison de Fannie Dufour a tout pour inspirer les amants de la nature.
Située à Nelson, en Colombie-Britannique, la minimaison de Fannie Dufour a tout pour inspirer les amants de la nature. Photo fournie par Fannie Dufour

Comme une nomade

Durant cette période, Fannie Dufour a expérimenté la van life. Nomade, cette amoureuse du plein air vivait sur la route et dormait dans son campeur.

«Les premières années, je n’étais pas prête à faire la coupure: je change de vie, je m’en vais en Colombie-Britannique, je laisse tout tomber... J’étais attachée à ma famille, mes amis», exprime-t-elle.

La transition s’est effectuée de façon graduelle, alors que l’envie d’avoir un pied à terre plus permanent faisait son chemin.

«C’était surtout une question de logistique et de coûts. Je trouvais ça intense de devoir tout le temps déménager tous les six mois», se souvient-elle. 

Quand elle s’est fait proposer d’acheter la minimaison de ses amis, elle n’avait plus d’excuses pour ne pas faire le grand saut.

«J’avais enfin une maison! Ça m’a donné le dernier coup pour m’installer», raconte cette Britanno-Colombienne d’adoption.

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